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 [Jae Won] Please, stay with me

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Nabeshima YûmiMessages : 35
Date d'inscription : 01/07/2010
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Nabeshima Yûmi desu
MessageSujet: [Jae Won] Please, stay with me   [Jae Won] Please, stay with me Icon_minitimeLun 5 Juil - 22:45

Please, stay with me

[Jae Won] Please, stay with me Hiranowondering [Jae Won] Please, stay with me 256z5o7_th
Raindrops, fall from, everywhere, I reach out, for you, but your not there. So I stood, waiting, in the dark with your picture in my hands. Stay with me, don't let me go cause I can't be without you. So stay with me, just stay with me.
Abandonner. Un mot si petit pour de si grandes choses. Ce à quoi l'on tient. Ce qui a fait de notre vie ce qu'elle est aujourd'hui. S'abandonner au nom d'une idée, d'une personne. Yûmi n'était en aucun cas ce type de personne. Trop têtue pour les premières idées, trop attachée à une ancre déjà détachée depuis longtemps. Trop méfiante au fond d'elle-même pour oser s'accrocher à un rêve illusoire ou à une personne qui pourrait la quitter du jour au lendemain. C'était l'unique raison qui la poussait à être encore sur la plage, agenouillée du côté des rochers à la recherche de la seule chose à laquelle elle osait tenir plus qu'à sa propre vie. Cela faisait une éternité déjà que ses doigts n'avaient plus eut l'occasion de frôler les fines gravures du médaillon que sa mère lui avait laissé lorsqu'elle l'avait abandonnée devant la porte de l'orphelinat, et elle en devenait folle. De tristesse, de solitude. Pourtant, elle était loin d'être recroquevillée dans son coin, tendant un sourire éblouissant à ses camarades lorsque ceux-ci prenaient le temps de s'arrêter près d'elle pour lui demander ce qu'elle cherchait si ardemment. Enfin, à tous, sauf à Dong Yul qui décidément ne lui disait rien qui vaille, mais ce n'était qu'un détail, détail qui ne semblait pas déranger le premier concerné par ailleurs. A se demander si il connaissait la signification de la phrase « Laisse-moi tranquille ! ». Quoiqu'il en soit, elle ne pouvait pas leur répondre. Pas quand les larmes menaçaient de couler de ses jolis yeux brillants, pas quand toutes les barrières au fond d'elle-même tremblaient à ne plus savoir qu'en faire. Sur l'instant, elle était bien trop émotive pour leur répondre avec calme qu'elle cherchait le collier en argent plaqué qu'elle portait d'habitude. D'un autre côté, au fond d'elle-même, elle se disait que ce c'était pas très grave, parce que les traits du visage de sa mère étaient gravés dans sa mémoire à tout jamais, mais ce n'était pas vrai. D'un instant à l'autre, tout pouvait disparaître, pas par un manque de volonté, mais parce que l'esprit humain était ainsi fait. Prévu pour oublier, pour effacer trait après trait les visages de ceux qu'on aimait. La mère de Yûmi ne ferait pas exception au milieu de tout ceux qu'elle n'était déjà plus capable de décrire alors qu'elle les avait protégé en riant à leur arrivée à l'orphelinat.

    Yûmi — Chaud... »

Dans un soupir, la japonaise passa une main sur son front trempé de sueur avant de glisser le bout de ses doigts fins dans sa chevelure plaquée contre son visage. Des vacances ? Où ça ? Non, il aurait été égoïste de dire que la brune considérait ces instants comme les pires de sa vie, elle qui n'avait jamais eut l'occasion de voyager avant ce voyage inespéré, mais il fallait reconnaître qu'elle ne passait que peu de temps en compagnie des autres pour se considérer assez oisive pour profiter du soleil et de la plage qu'elle avait arpenté toute la journée. Ça ne lui aurait pas déplut de partir à l'aventure aux quatre coins de l'île, loin de là, mais c'était hors de question. Une nouvelle fois, abandonner ne faisait pas partie de son vocabulaire. A tel point que lorsqu'elle vit un peu plus loin une chevelure dorée, la lycéenne se rendit compte qu'elle avait complètement oublié son correspondant. Dire qu'avant cette disparition soudaine elle avait été plus excitée encore qu'une puce en le rencontrant ! D'un autre côté, depuis qu'elle lui avait parlé de la disparition du seul bien qui valait la peine de chercher à ses yeux, ce dernier l'évitait. Et attention, pas juste l'éviter comme on évite son ex en lançant des regards désespérés et en bredouillant quelques mots au passage, non. L'éviter comme l'ignorer, faire tout son possible pour ne pas la croiser, et surtout pour ne pas lui parler.

Posant ses paumes à plat sur ses genoux pour se maintenir en équilibre sur le rocher qu'elle avait décidé d'envahir, la demoiselle pencha la tête de côté en regardant du côté du Coréen. Trop loin pour l'avoir remarquée, sans aucun doute, et quand bien même, il risquait de faire demi-tour pour prendre la fuite, ou quelque chose de ressemblant. A son avantage malgré ses cheveux courts, elle-même ne sortait pas autant du lot que lui et restait semblable à toutes les autres nippones qu'il avait put croiser depuis le début du séjour. Brune, les yeux bridés, la peau pâle, les lèvres rosées. Ne restait que son étrange regard mordoré pour la démarquer, mais aussi bonne soit la vue de celui qui avait occupé ses pensées pendant plusieurs mois, il ne risquait pas d'en reconnaître l'éclat ambré à cette distance. Se mordant pensivement la lèvre inférieure, Yûmi retint difficilement un soupir déprimé. En vérité, avoir remarqué son manège ne changeait rien au problème : Elle ignorait pourquoi il ne s'approchait plus d'elle. Pourtant, le premier jour avait été génial et ils avaient discuté toute la journée, puis toute la soirée, sans prendre le temps de se lasser de l'autre, se découvrant toujours un peu plus. Était-ce le fait de l'avoir regardé avec un air émerveillé qui le faisait fuir ? Les sourcils bruns de l'orpheline se haussèrent imperceptiblement. En effet, elle avait dut passer pour la psychopathe de service, mais qu'est-ce qu'elle y pouvait ? Depuis le temps qu'elle rêvait de le rencontrer, le fait de le toucher pour être certaine qu'il était réel n'avait rien de bizarre.

Alors, continuer à chercher désespérément tandis que le soleil se couchait, ce qui aurait probablement été d'une idiotie sans nom, ou tenter une nouvelle approche ? Le collier contre Jae Won... Dans la tête de la jeune fille, ça restait un combat de tous les instants depuis quelques jours, même si ce dernier lui avait jusque là plutôt facilité le choix. D'un autre côté, le fait d'aller le voir pour essayer de comprendre ce qu'elle avait bien put faire de travers ne l'empêchait pas, par la suite, de continuer à chercher, quand bien même la nuit serait-elle tombée, n'est-ce pas ? Car non, esquiver le couvre-feu n'était pas la chose qui la gênait le plus, à plus forte raison des insomnies régulières qu'elle subissait depuis plusieurs années. Oui, au pire, elle pouvait faire ça.

Un sourire malicieux venant éclairer son visage mutin, la belle se releva en prenant appui sur ses genoux avant de frotter négligemment ses mains sur l'arrière de son mini-short noir. Mieux valait l'attraper avant qu'il ne décide que le coucher du soleil n'était plus assez intéressant pour rester. Sortant adroitement du trou formé par la roche qui la séparait du sable fin en attrapant au passage la bouteille d'eau qu'elle avait emmené avec elle plus tôt dans la journée, la jeune fille prit un soin considérable à contourner Jae Won dans le seul but d'arriver derrière lui - Au moins, ça lui donnait la certitude qu'il n'allait pas partir en courant. Lorsqu'elle arriva à sa portée, certaine qu'il entendrait le crissement du sable sous ses sandales, Yûmi se décida à parler en comblant les quelques mètres qui les séparaient encore.

    Yûmi — Jae-Won-Sshi ! »

Certes, parler était un bien grand mot, mais cette simple façon de l'aborder était suffisante pour le pousser à se retourner, la japonaise saisit l'occasion au vol de tendre sa main libre devant elle pour mieux appuyer son index contre sa joue lorsqu'il se retrouva en face d'elle. Suivant un petit rire frais et sincère, une moue presque boudeuse s'installa sur le visage de la poupée de porcelaine.

    Yûmi — Tu m'évites... » Dit-elle en japonais avant d'enchainer automatiquement sur du coréen. Une bonne technique pour les aider tous les deux plutôt que de rester cantonnés à une seule langue. « Mais tu as quand même le droit de boire. Enfin, si tu veux, je ne voudrais pas te forcer... »

Une façon comme une autre d'essayer de combler le fossé qu'elle sentait depuis plusieurs jours sans trouver le temps et le courage d'essayer de sauter par-dessus. Retirant tranquillement son doigt du velours chaud de la peau du lycéen, la demoiselle retrouva un sourire aussi doux que la lueur du soleil tandis qu'elle venait lui agiter sa bouteille d'eau sous le nez. L'observant avec attention, la brune se mordilla à nouveau la lèvre, se sentant soudainement particulièrement maladroite face à lui.

    Yûmi — J'ai fais quelque chose de mal ? »

Toute à trac, ses lèvres retrouvèrent la pulpe de sa bouche en forme de cœur. Trois ans à se parler, à apprendre à se connaître pour finalement se retrouver dans un face à face qui visiblement avait au moins mit l'un des deux mal à l'aise, il y avait de quoi s'inquiéter. Tant pis, le collier attendrait. Certes, la connaissant bien, Jae Won comprendrait sans doute à quel point il lui tardait de retourner le chercher, mais il n'en restait pas moins tout aussi important pour elle, bien que la japonaise aurait été incapable de le lui dire aussi franchement.



Dernière édition par Nabeshima Yûmi le Jeu 15 Juil - 21:40, édité 4 fois
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Sung Jae WonMessages : 244
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Sung Jae Won desu
MessageSujet: Re: [Jae Won] Please, stay with me   [Jae Won] Please, stay with me Icon_minitimeMar 6 Juil - 2:40

    Honte. Amertume. Maladresse. Envie. Que de noms qui décrivaient l'état de Jae Won actuellement. Le jour de leur arrivée sur l'île d'Okinawa, il avait enfin pu faire la connaissance de l'adorable Nabeshima Yûmi, sa correspondante depuis maintenant trois ans. Il n'avait aucunement regretté d'avoir choisi son nom dans la liste au milieu de tant d'autres, car c'était vraiment une jeune femme débordant de bonne humeur et son côté curieux lui plaisait bien. Elle n'avait pas hésité à lui poser de nombreuses questions sur lui en tout franchise, et Jae Won avait répondu sincèrement. A quoi bon raconter des sornettes, ce n'est pas en se basant sur du faux que l'on bâtit une relation, aussi forte qu'elle puisse devenir. Apparemment, Hea Young, une camarade de classe, n'avait pas compris cela. En effet il avait entendu dire durant le voyage en passant près d'un groupe de filles alors qu'il cherchait les toilettes du bateau, qu'elle avait menti sur son apparence en refilant la photo de sa meilleure amie à son correspondant nippon afin qu'il ne soit pas déçue. Il avait écouté cette histoire d'une oreilles distraite et avait poursuivi son petit bout de chemin, mais cette histoire lui était resté en mémoire. Il trouvait ça tellement dommage de ne pas assumer ce qu'on était, surtout que Hea Young était plutôt charmante. En tout cas, pour revenir à Yûmi, ils s'étaient très vite entendus via leurs nombreux mails. Ils s'en envoyaient régulièrement, et Jae Won regardait tous les jours sa boîte de réception afin de guetter un nouveau message de la demoiselle. Autant vous dire qu'il n'avait pas caché sa joie lorsque le voyage en commun avait été annoncé par les professeurs principaux de Jungang, quelques semaines plus tôt. Impatient, il l'était, et de manière démesurée. Il fallait dire que Yûmi était vraiment la première personne avec qui le courant passait si bien. D'un côté, elle n'était pas encore au courant de sa maladie, et donc n'était pas comme ceux de son entourage à se méfier constamment de ses moindres faits et gestes, et il fallait avouer que sa relation sereine avec la jeune Japonaise l'apaisait et lui rendait le sourire. Quand il était quelque peu morose, qu'il s'était encore fait tomber dessus par sa soeur qui geignait dans toute la maison qu'il lui avait encore chapardé sa trousse de maquillage, il s'installait confortablement devant l'écran de son ordinateur et relisait avec un sourire en coin les mails, récents comme anciens, de Yûmi. A travers ses écrits, une curiosité instatiable et une joie de vivre quotidienne se dégageaient. Jae Won voyait en Yûmi un petit rayon de soleil qui éclairait ses journées mornes ou insignifiantes. Il avait du mal à toucher du doigt ce qu'il ressentait depuis qu'il correspondait avec elle, mais il savait que regarder ses mails le matin au réveil et le soir avant de se coucher était devenu chez lui un agréable réflexe.

    Vous imaginez donc sa peine lorsque sa kleptomanie aiguë vint lui jouer des tours, une énième fois. Ce médaillon, si précieux aux yeux de la demoiselle, elle lui en avait conté les histoires de nombreuses fois. Il en connaissait l'origine, les secrets. Oui, Yûmi n'avait pas hésité à s'ouvrir à son correspondant et il savait donc qu'elle était orpheline et que ce bijou était son seul lien avec sa famille biologique. Contenant le portrait de sa mère, elle s'était enfant inventé nombre d'histoires en le contemplant avec mélancolie. Jae Won avait été touché par son histoire, au point qu'une larme avait perlé au coin de son oeil le jour où elle lui avait raconté cela dans un mail. Depuis ce jour, il ressentait l'irrépressible envie de la protéger, et l'envie de la voir en chair et en os avait grandi de jour en jour.
    Et, quelques jours seulement après que son voeu se soit exhaucé, que les deux adolescents aient discuté toute la journée et la soirée sans se lasser une seule seconde, il avait fallu qu'il commette l'irréparable. C'était lui et lui seul l'auteur du vol du médaillon de la belle Nabeshima, et chaque fois qu'il l'apercevait remuer ciel et terre afin de remettre la main dessus, son coeur se serrait toujours un peu plus. Malgré tout, il ne parvenait à se résigner à le lui rendre en main propre, trop honteux de son acte terriblement déplacé. Il attendait désespérement le moment propice pour lui mettre sur son chemin et qu'elle le retrouve "par le plus pur des hasards". Moment qui ne semblait d'ailleurs pas décidé à arriver. Alors Jae Won avait pris une décision qui le répugnait au plus haut point : éviter la jeune fille du mieux qu'il le pouvait. Pour le moment, son cerveau parvenait à dominer son coeur qui lui disait d'aller avouer sa faute à Yûmi. Après tout, il avait beau être fautif, c'était un événement indépendant de sa volonté. Dès lors que le voyage avait été annoncé, il avait prié jour et nuit qu'un incident de ce style n'arrive jamais, mais on ne pouvait pas trop espérer en sachant que chez lui la kleptomanie était un trait abondant de sa personnalité. Il volait trois à cinq personnes par jour, enfin cela était très relatif. Alors comment espérer que durant la semaine du voyage les affaires de Yûmi restent intactes ? Surtout qu'ils avaient appris que le séjour avait été rallongé pour une durée indéterminée à cause de l'indisponibilité des transports maritimes et aériens. S'il n'avait pas chapardé ce médaillon vital à la demoiselle, il aurait béni les compagnies qui ne pouvaient pas leur envoyer de véhicule retour, pouvant ainsi passer plus de temps en la charmante compagnie de la jeune femme. Mais le voilà maintenant bloqué, il ne savait plus quoi faire. Surtout qu'elle finirait par se rendre compte qu'il la fuyait ouvertement, et elle viendrait lui poser des questions. Elle n'avait (mal)heureusement pas sa langue dans sa poche.

    En cette chaude fin d'après-midi, le jeune coréen avait donc pris la décision d'aller faire un tour du côté de la plage. L'estomac noué depuis plus de trois jours maintenant, il avait passé la journée à tourner en rond, cherchant désespérement une idée afin de rendre son bien à son amie sans trop la blesser. Après tout, cela avait beau être indépendant de sa volonté, aussi humaine qu'elle soit, Yûmi pourrait lui reprocher de ne pas avoir mentionné sa maladie dans ses nombreux mails. Et elle aurait entièrement raison, après tout elle aurait été préparée s'il avait eu la lueur d'esprit de la prévenir de ses tendances à attraper tout ce qui lui passe sous la main. Toujours est-il que quel que soit l'angle sous lequel Jae Won prenait la situation, il en arrivait à la conclusion qu'il avait eu tout faux.
    Yûmi avait retourné l'auberge toute la journée. C'était l'aubergiste qui le lui avait dit. Avec un peu de chance, elle y serait encore et il n'aurait pas à la croiser à la plage -et donc à l'éviter.
    Vêtu d'un short de plage fleuri, et uniquement de cela d'ailleurs, il quitta l'auberge en trottinant, une mine déconfite sur le visage qu'il arborait depuis un moment maintenant. Il fuyait également ses camarades pour ne pas avoir à justifier son état morose et blasé. Se faire questionner était vraiment la dernière chose dont il avait besoin !
    C'est donc torse nu qu'il posa enfin ses pieds sur le sable doré de la plage de Naha. Bon, il avait ses tongs mais il les retira bien vite afin de laisser ses orteils se couvrir de grains dorés et encore tièdes au contact avec la peau.
    Il se balada sans but au bord de l'eau. Les vagues venaient de temps à autre lécher ses pieds désormais mouillés, auxquels les grains de sable se collaient au fur et à mesure. La tête baissée, il observait les traces légères qu'il laissait derrière son passage et il ne risquait pas de remarquer que celle qu'il cherchait à tout prix à éviter rôdait non loin. Enfin, rôdait .... Un tel adjectif ne convenait pas à une jeune femme comme Yûmi, c'était bien trop péjoratif, bien trop sauvage pour sa douceur, sa peau pâle et son regard ambré ...

      Yûmi — Jae-Won-Sshi !


    Jae Won tressaillit violemment, première réaction de son corps face à l'entente de son nom prononcé par la mélodieuse voix de son amie. Il fut parcouru d'un frisson, et soudain la poche de son short de plage sembla avoir triplé son poids. En effet le jeune coréen se baladait constamment avec le bijou sur lui au cas où l'occasion opportune qu'il attendait comme le Messie survienne. Il ne voulait pas être pris au dépourvu. Il se retourna lentement, mais juste assez vivement pour que l'index de la jeune femme s'enfonce dans sa joue. Un jeu enfantin, mais qui entraîna un rire léger chez elle, et un sourire timide chez lui. Il n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle enchaînait déjà :

      Yûmi — Tu m'évites.. Mais tu as quand même le droit de boire. Enfin, si tu veux, je ne voudrais pas te forcer...


    Nani ? Ah oui, la bouteille d'eau. Elle la tenait à la main. Elle retira doucement son doigt de sa joue, et brandit avec une pointe d'amusement dans le regard sa bouteille d'eau. Jae Won sentit son sourire s'estomper, sans qu'il ne puisse rien n'y faire. Même si elle avait vite masqué cette nuance de déception et d'inquiétude dans sa voix, Yûmi avait tout de même dit "tu m'évites", et ces propos avaient retenu l'attention du jeune coréen. Son coeur se serra davantage, comme si la boule qu'il avait à l'estomac depuis quelques jours ne suffisait plus à son malaise. Décidant finalement d'éviter de répondre à ses angoisses, il s'empara de la bouteille en plastique et dit d'une voix qui se voulait enjouée :

      Jae Won - Ah, ano, Yûmi-chan !


    Le tout dans un japonais plutôt correct, en même temps pour le peu qu'il avait dit. Mais le jeune homme apprenait vite et se débrouillait plutôt bien avec la langue nippone. Elle lui parlait en coréen, lui en japonais, parfois ils parlaient dans leur langue natale, mais au moins leur travail n'était pas vain et ils s'entraînaient en direct.

      Jae Won - Je t'en emprunte avec plaisir ! Il fait tellement chaud ...


    Ce qui était loin d'être faux, ce n'était vraiment pas pour rien que le jeune homme se pavanait torse nu sur la plage. Avec cette chaleur, même en fin d'après-midi, inutile de porter des tissus de trop, il avait l'avantage d'être un garçon et de ne pas avoir à cacher son torse. Joignant le geste à la parole, il dévissa le bouchon de la bouteille avec une certaine adresse et la porta à sa bouche. Il vida d'un trait une bonne partie de son contenu et, après l'avoir rebouchée, la rendit à son propriétaire. Il s'essuya la bouche avec son bras, d'un geste vif et efficace. Le visage de Yûmi avait légèrement changé, son regard serain semblé plus tourmenté, et elle se mordit alors la lèvre d'un air gêné. Le sang se mit à circuler plus vite dans le corps de Jae Won, entraînant l'accélération de son rythme cardiaque. La panique l'envahissait lentement mais sûrement, et déjà un filet de sueur venait perler sur son front. Cela passerait facilement inaperçu, il n'aurait qu'à mettre cela sur le dos de la chaleur environnante. Mais le stress était belle et bien là, la jeune femme n'arborait pas une mine sérieuse pour rien. Ce n'était pas son genre. La culpabilité le rongeait et le brûlait mille fois plus que d'habitude. Il faut dire qu'avec tout le soin q'il avait mis à l'éviter durant ces quelques jours, voilà qu'ils se retrouvaient l'un en face de l'autre, comme si de rien n'était, ou du moins presque. S'il avait su que ses efforts seraient vains à ce point, il n'aurait pas infligé cette distance à la demoiselle, distance à qui cela ne semblait pas plaire du tout.

      Yûmi — J'ai fais quelque chose de mal ?


    Il déglutit avec difficulté. Sa gorge, sèche, avait du mal à laisser passer la salive. Il se sentait soudain terriblement mal à l'aise, et aurait bien voulu s'enfuir très loin, s'enterrer sous le sable chaud, pour ne plus avoir à faire face à ce regard insistant, triste et inquisiteur. Pourquoi cela s'était-il passé ainsi ? Pourquoi n'avait-il pas été plus méfiant et ne l'avait-il pas vu arriver ? Il aurait pu contourner cette conversation et aurait trouvé un moyen de lui rendre son médaillon sans qu'elle ne s'aperçoive de rien. Mais pour l'instant, trêve de réflexions hasardeuses, il fallait répondre quelque chose afin de dissiper le malaise, car plus le silence de Jae Won durait, plus la culpabilité pesait dans l'air. Détournant anxieusement le regard, il passa négligemment une main maladroite dans sa tignasse blonde. Un geste typique des situations où l'on se sentait impuissant. Il observa un moment l'horizon, cherchant désespérément ses mots tout en sachant pertinemment que le silence grandissait encore plus, et que le regard ambré de Yûmi était encore posé sur lui. Le soleil se couchait, cela donnait un aspect romantique à la plage quasiment déserte, encore arpentée par quelques étudiants profitant des dernières lueurs de l'astre roi. Mais ce qu'il devait dire n'avait rien de romantique et de toute façon il ne se sentait pas encore capable de lui avouer son geste. Il fallait qu'il détourne la conversation, qu'il trouve un moyen de lui faire changer de sujet.

      Jae Won - Ano ... Tu as vu le soleil qui se couche ? C'est un spectacle ravissant, je trouve.


    Le jeune coréen n'avait vraiment rien trouvé de mieux que ça afin d'orienter la discussion vers un sujet moins dangereux pour lui. Ne quittant pas le soleil des yeux, il sentit une brise légère agiter sa chevelure platine et déclencher de brefs frissons sur son torse nu. Incapable de soutenir le regard de Yûmi. Elle allait se douter qu'il y avait un souci quelque part, son attitude était bien trop flagrante pour passer inaperçue. Il s'en mordait déjà les doigts, imaginant sans peine la réaction de Yûmi quand elle apprendrait qu'il était en possession de son collier, qu'il était en ce moment même dans sa poche alors que cela faisait des jours et des jours qu'elle retournait toute l'île à sa recherche. Elle se sentirait trahie par une personne en qui elle avait porté une certaine confiance depuis maintenant trois ans. Leur lien si proche, si solide, serait sans doute rompu, elle ne voudrait plus lui parler, et rien qu'à cette idée, il eut très envie de la serrer dans ses bras. Mais ce serait déplacé. Même s'ils avaient plus conversé derrière leur écran d'ordinateur qu'en vrai, qu'ils ne s'étaient rencontrés qu'au début du voyage, il tenait sincèrement à elle et la perdre pour une situation si rocambolesque le dévasterait. Il avait pris tellement de plaisir à construire lentement cette relation unique avec la jeune Nabeshima, il ne voulait pas que cela cesse. Il ne voulait pas qu'elle le raye de sa vie. Alors, croisons les doigts ...
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MessageSujet: Re: [Jae Won] Please, stay with me   [Jae Won] Please, stay with me Icon_minitimeVen 9 Juil - 22:08

Please, stay with me

[Jae Won] Please, stay with me Hiranowondering [Jae Won] Please, stay with me 256z5o7_th
Are you the one ? The traveller in time who has come to heal my wounds to lead me to the sun, to walk this path with me until the end of time. Are you the one ? Whose love is like a flower that needs rain to wash away the feeling of pain. Are you the one ?
Jour après jour, la distance grandissait. Un gouffre sans cesse plus large et plus profond, plongé dans des ténèbres sans nom que la japonaise ne voulait pas affronter. A bien y réfléchir, ne pas s'approcher avait été une mesure d'urgence moins gênante que les derniers pas qui l'avaient séparée du coréen. Face au temps, les gens ne savent plus quoi faire, et en l'espace de quelques secondes seulement, la jeune fille avait pensé à au moins dix façons différentes d'aborder son plus proche ami. Toutes stupides. A vrai dire, il suffisait de se mettre à réfléchir pour se rendre compte que tout était parfaitement inutile quand un malaise pareil s'installait entre deux personnes. Un peu comme lorsque des couples venaient visiter l'orphelinat dans le but de trouver un adorable enfant à adopter, sinon que Jae Won comptait autrement plus pour la brune que ces inconnus qui n'avaient qu'à peine pris le temps de lui parler quelques minutes. De plus, elle n'avait jamais ressentis le besoin de venir poser des questions à ces gens, que ce soit sur leur situation, leurs boulots, les enfants qu'ils avaient peut-être déjà où pas. A cette époque, le silence doublé d'un joli sourire était suffisant, pour le peu qu'on lui en demandait. Non, pour lui, tout était différent. Elle-même était différente, au plus profond d'elle-même, sans même s'en rendre compte. Il était le premier, le seul à l'avoir regardée pour ce qu'elle était, sans prendre en compte tout ce qu'il pouvait y avoir autour, sans regarder l'orpheline avant même d'avoir vu la personne.

Durant ces trois années de correspondance, il avait avait réussi à l'amadouer, la poussant à confier des choses que personne d'autre que lui ne savait. Tout cela avait-il été aussi illusoire que la cage en or plaqué dans laquelle elle vivait son quotidien, entourée d'enfants aussi perdus qu'elle ? Ces souvenirs des nuits passées à relire ses mails, un sourire sur les lèvres, à attendre de ses nouvelles pour se sentir à nouveau vivante aux yeux de quelqu'un, tout cela était-il brisé pour une stupide erreur qu'elle aurait fait sans s'en rendre compte ? Yûmi ne savait pas comment réagir, peu habituée à sentir son cœur se serrer jusqu'au point de rupture, et s'appliquait à cacher le trouble que cette stupide histoire déclenchait chez elle derrière des sourires presque convaincants. Personne ne le savait, bien sûr, puisque personne n'arrivait à voir la flamme disparaître du fond de ses yeux mordorés, mais cette tristesse imperceptible était là au moment même où elle tendit un doigt vers la joue du blond.

    Yûmi — Jae-Won-Sshi ! »

Garder le sourire. Malgré l'inquiétude, la panique, l'idée de ne jamais retrouver ce à quoi elle tenait le plus au monde. Quoi qu'il arrive, il fallait maintenir l'illusion qu'elle était forte. Pourquoi ? A cette question personnelle, alors même que son doigt s'approchait de la joue du jeune homme, un sourire doux et ravi étira ses lèvres pulpeuses. Il n'y avait qu'une unique réponse, qu'elle connaissait par cœur pour le bonheur simple qu'elle lui procurait. Parce que c'était Jae Won. Et justement pour cette raison, la japonaise manqua de peu de faire un bond en arrière en voyant ce dernier tressaillir en entendant sa voix, comme un animal capturé par le chasseur, ou un voleur prit en flagrant délit. Ce n'était pas le cas, bien sûr. Pas lui. Mais n'importe qui aurait été surprit, à raison, par cette réaction incontrôlable qui poussa la jeune fille à brièvement froncer les sourcils juste avant de croiser son regard, le bout de son index s'étant posé sur sa joue dès qu'il fut tourné vers elle. Aussitôt, les nuages quittèrent les yeux mordorés de l'innocente, et ce fut avec un rire léger et sincère qu'elle pencha la tête de côté en le regardant. Tout, chez lui, n'était que soleil. De ses mèches blondes qui lui allaient si bien à ses yeux expressifs, de ses lèvres fines au sourire timide au dessin de ses muscles qu'elle aurait put admirer sans aucune gêne si il avait été quelqu'un d'autre. La raison pour laquelle elle ne laissait pas son regard descendre plus bas que les épaules de celui qui lui faisait face ? Lui, plus que tout autre, aurait réussi à la faire rougir sans même avoir fait quoique ce soit.

Décidée à esquiver la mince couche de gêne qui la poussa à retirer en troisième vitesse son doigt de la peau du jeune homme tout en lui faisant comprendre clairement sa présence, l'orpheline fit une moue boudeuse, gonflant soigneusement les joues au passage, avant de reprendre la parole.

    Yûmi — Tu m'évites... Mais tu as quand même le droit de boire. Enfin, si tu veux, je ne voudrais pas te forcer... »

Passant du japonais au coréen si naturellement qu'on l'aurait crue habituée aux deux langues depuis bien plus de trois ans, Yûmi esquissa un sourire plein de tendresse tout en tendant sa bouteille d'eau à son vis-à-vis, tentant par ce seul geste de paraître aussi naturelle que possible. Aussi normale qu'autrefois. Était-ce la rencontre qui, au final, avait tout brisé ? Peut-être était-il simplement déçu, là, voilà. D'un petit mouvement de la tête qui lui permit de rejeter ses cheveux dans sa nuque tout en se recomposant un visage parfaitement serein, la jolie demoiselle agita soigneusement la bouteille sous les yeux du blond tout en évitant délibérément son regard. Pas qu'elle ne voulait pas le voir, loin de là. Mais à le voir si gêné, à perdre si rapidement son sourire, elle sentait son cœur mourir, se comprimant dans sa poitrine à en devenir douloureux. Ce n'était pas comme ça que ça devait se passer. Malaise. Dès qu'il toucha la bouteille en plastique bleu qu'elle tenait, elle lâcha, incapable d'esquisser le geste qu'elle aurait voulu faire : La retenir, l'attirer à elle et le regarder dans le blanc des yeux pour obtenir des réponses, malgré le fait qu'elle n'en avait pas encore posé de manière claire. Les relations... Quelque chose de trop difficile pour tenter de les comprendre, mais ce n'était pas pareil avec lui. Doucement, elle tourna à nouveau la tête, observant son compagnon avec attention tout en se mordillant la lèvre inférieure avec une gêne évidente.

    Jae Won — Ah, ano, Yûmi-chan ! »

Elle avait envie de sourire. De pleurer, aussi. Incompréhensible. Rien que sa voix à ses oreilles la ramena instantanément à tous les sentiments qui se bousculaient dans son corps. Depuis ce silence radio de plusieurs jours, l'impression de se sentir mourir dès qu'elle pensait à lui était présente, irrationnelle. Elle ne voulait pas de ce qui commençait à détruire tout ce qu'ils avaient battit en l'espace de trois ans et, à vrai dire, se révélait parfaitement maladroite quand il s'agissait de trouver un moyen de l'exprimer, aussi se contenta-t-elle de lui adresser un nouveau sourire, un peu plus hésitant, tout en lui désignant la bouteille d'un mouvement du menton.

    Jae Won — Je t'en emprunte avec plaisir ! Il fait tellement chaud... »

Esquissant le geste des situations désespérées, Yûmi passa négligemment sa main dans ses cheveux, remettant en place quelques mèches rebelles tout en observant Jae Won. Sans dire un mot, encore. D'habitude, ce n'était pas faute de ne pas l'entendre, mais à force, peut-être le problème était-il là ? Pas qu'il fut plus muet qu'elle, toutefois, mais les discussions à travers un écran d'ordinateur et les réelles avaient ça de différent que le débit pouvait être contrôlé dans un cas et pas dans l'autre.

    Yûmi — Ye... »

C'était difficile de nier la chaleur. Rien qu'avec son mini-short et le haut de son maillot à peine caché par un chemisier sans manche échancré à la poitrine, la jeune fille ne rêvait que de plonger dans l'eau. D'un autre côté, elle aurait très bien put le faire et, sa pensée à peine installée, la brune tourna la tête vers l'eau qui luisait sous les lueurs du soleil couchant. Tellement beau... Romantique, même. Le regard ambré de la brune s'adoucit encore d'un cran et un soupir rêveur traversa ses lèvres rosées tandis qu'elle observait le paysage tout en gardant un œil en coin sur son correspondant. Dans une autre situation, aucun doute n'était permis : Elle aurait été plus que ravie de se trouver sur cette plage, à cette heure, en sa compagnie. Le voyant tendre à nouveau la bouteille, la belle se retourna vers lui et la récupéra avec un nouveau sourire gêné. Comment aborder le sujet sans avoir l'air de le harceler ? Excellente question. Une ombre imperceptible passa dans son regard tandis qu'elle soulevait une dernière fois la bouteille en lâchant un « Gomawoyo » de rigueur avant de laisser retomber mollement son bras le long de son corps. Elle mourrait pourtant d'envie de le toucher encore, mais à voir son compagnon agir comme si plusieurs kilomètres les séparaient, c'eut été déplacé. Mordant à nouveau sa lèvre inférieure, la nippone ferma un bref instant les yeux, recomposant petit à petit cette carapace invisible qu'elle avait créé depuis longtemps entre elle et les autres. Si c'était ce qu'il voulait... Elle n'allait tout de même pas se mettre à pleurer en le suppliant d'agir comme avant, si ?

En fait, si il y avait eut des chances que ça marche, peut-être aurait-elle laissé de côté sa discrète fierté afin de le faire. Toutefois, face au jeune homme, elle se contenta de rouvrir les yeux, essayant de paraître calme alors que son cœur menaçait d'exploser à tout instant, ses phalanges blanchies de serrer la bouteille sans même qu'elle s'en rende compte. Toute à trac, détachant difficilement ses dents blanches de sa lèvre inférieure, elle se lança enfin, d'une voix incertaine.

    Yûmi — J'ai fais quelque chose de mal ? »

Impossible de garder ses sentiments pour soi. La jolie jeune fille sentait sa gorge se serrer, l'empêchant de rajouter quoique ce soit, et son cœur s'accélérer encore. Une course aurait sans doute été moins éprouvante pour son corps. Le sport, voilà une chose à laquelle elle était habituée. Souffrir de la distance maintenue par un garçon, beaucoup moins. Mais ce n'était pas n'importe quel garçon et sa question, bien que paraissant plus sereine que son propre visage, n'était pas anodine. A le regarder avec insistance, Yûmi elle-même ne savait pas exactement ce qu'elle attendait. Une réponse. Un geste, peut-être. En se découvrant plus inquisitrice qu'elle ne l'aurait voulu, elle se contenta de détourner le regard en même temps que lui, préférant de loin observer le sable à ses pieds, bougeant légèrement ces derniers pour mieux entendre les grains s'entrechoquer et crisser sous son mouvement. Tout, plutôt que ce silence gênant. Juste un instant à ne pas se sentir si cruelle, à s'insulter mentalement de tous les noms d'oiseaux qu'elle connaissait pour se punir d'avoir osé aborder la conversation d'une manière aussi maladroite. Si elle s'était écoutée, à cet exact moment, la lycéenne aura fait demi-tour et serait partie en courant pour ne plus l'embêter - Après tout, elle n'avait pas particulièrement l'habitude de cuisiner les gens pour un rien, si ce n'était à les cuisiner tout court. Ce fut donc un regard en coin qu'elle lui lança à nouveau, se sentant incapable de relever fièrement la tête et de lui montrer que malgré sa question tout allait bien. Parce que tout n'allait pas bien, justement. Sans doute.

    Jae Won — Ano... Tu as vu le soleil qui se couche ? C'est un spectacle ravissant, je trouve. »

Il fallut un certain temps à la brune pour prendre pleinement conscience des mots qui venaient de franchir la bouche de son compagnon, et presque plus de temps encore pour qu'elle tourne lentement la tête vers la mer et l'éclat glorieux du roi du ciel.

    Yûmi — Ye... » Silence. A nouveau, elle ne pouvait pas se permettre de lui dire que non, ni même de protester face à son esquive peu discrète. « Mais je trouve le soleil moins beau que toi. » Lâcha-t-elle dans un murmure éteint. Récupérant un volume un peu moins discret, elle ajouta : « Et beaucoup moins fuyant. »

Malgré les mots utilisés, sa voix ne contenait aucune trace de reproche, et ce fut avec un léger sourire qu'elle le regarda à nouveau, tendant légèrement la nuque en arrière pour mieux profiter de la petite brise qui venait de se lever, faisant voler ses cheveux dans son dos tandis qu'elle écartait les bras pour mieux l'accueillir. Compte tenu de la maladresse dont elle avait fait preuve un peu plus tôt, elle pouvait parfaitement comprendre qu'il préfère changer de sujet de cette façon, bien qu'elle ne pouvait pas réellement l'accepter pour autant. Elle ne voulait pas en rajouter, ni le gêner encore plus. Allait-elle pour autant se méfier de ces phrases qui sortaient d'entre ses lèvres sans qu'elle parvienne à le contrôler ? Ce n'était pas son genre, aussi se contenta-t-elle de hausser les épaules en essayant de prendre un air détaché, tournant à nouveau son regard doré vers l'horizon infini pour lui cacher la douleur qui s'y affichait.

    Yûmi — Ce n'est pas grave, tu sais. » Se sentit-elle obligée d'ajouter. « Pas grave du tout... Je peux comprendre. Rien ne nous obligeait à bien nous entendre en vrai, pas vrai ? » Son cœur se serra, lui faisant mal. Ne pas pleurer. Avec ce genre de discours, c'était exclu. « Je suis vraiment désolée, pour ça. Ces questions, ma maladresse, et... Eh bien, tout ce qui te déplaît. » Dans un nouveau haussement d'épaules, elle se retourna vers lui et attrapa sa main au vol, la remontant juste devant son propre visage. « Par contre, maintenant que tu es là, n'espère pas t'échapper, ne ? Je vais te voler, et te voler ton cœur, l'espace d'une soirée ! Et donc, pour bien commencer, je veux que tu viennes te baigner avec moi - Comme tu l'as dis, il fait chaud, et j'ai besoin de me détendre. »

Ne pas montrer sa tristesse, jamais. Après tout, ce n'était qu'un mensonge par omission. Rien de grave, c'était vrai. Alors pourquoi se sentait-elle désespérée alors même que sa main se mettait à trembler contre la peau du blond ? Lâchant un petit rire faux pour cacher son état troublant, la belle recula d'un pas, tirant très légèrement sur le bras de Jae Won pour l'attirer avec elle.

    Yûmi — Je te nomme officiellement mon garde du corps pour ce soir ! Tu sais, pour éviter une nouvelle approche de Dong Yul Sshi. » Une petite grimace termina sa réplique. « Tu... » Sa voix se fit beaucoup plus douce, légèrement plus hésitante. « Tu veux bien rester avec moi... Encore un peu... ? »


Dernière édition par Nabeshima Yûmi le Jeu 15 Juil - 21:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Jae Won] Please, stay with me   [Jae Won] Please, stay with me Icon_minitimeSam 10 Juil - 15:47

    Boire un peu d'eau lui avait fait du bien. Bien sûr, avec la chaleur qu'il faisait, elle n'était plus bien fraîche, signe que la demoiselle était ici depuis un moment. Après tout, si elle venait d'arriver, elle sortirait du réfrigérateur, non ? Elle avait acquiescé en murmurant un "ye" pas très convaincu lorsqu'il avait annoncé qu'il faisait chaud. En même temps, il ne l'aurait pas fait remarquer que cela aurait été tout aussi évident. Le soleil brillait haut et fort dans le ciel, provoquant de grosses gouttes de sueur sur leurs fronts. Ce n'était que maintenant qu'il remarqua que son interlocutrice était très peu vêtue : mini short, chemisier blanc recouvrant ce qui semblait être son maillot ... En même temps quoi d'autre, Jae Won imaginait très mal que Yûmi soit une exhibitionniste née, ce n'était pas du tout le genre de fille à se balader en dessous. Ce ne pouvait donc être que son maillot. M'enfin, le jeune coréen cessa de s'attarder sur la tenue vestimentaire relativement légère de la demoiselle car cela commençait à troubler ses sens, et il était un homme comme les autres, avec ses faiblesses lorsqu'il voyait une jolie jeune fille. Mais s'il regardait Yûmi, ce n'était pas seulement parce qu'elle était jolie, c'était surtout car cela faisait quelques jours qu'il n'avait pu poser ses yeux noisette sur le visage tant aimé de la jeune femme. Fuir n'était peut-être pas la bonne solution, maintenant qu'elle était devant lui, son regard inquisiteur et inquiet lui brûlant la peau, comme si les rayons puissants du soleil ne suffisaient pas amplement, il se sentait d'autant plus vulnérable, faible, et surtout terriblement honteux. La solution n'aurait-elle pas été de lui rendre aussitôt son dû, tout en lui avouant ce qui l'avait poussé à commettre un tel acte ? Sans doute aurait-ce été la conclusion la plus sage, mais voyez-vous Jae Won avait été saisi à la gorge par la peur, une violente angoisse. Dès l'instant où le médaillon s'était malencontreusement retrouvé en sa possession, la panique s'était emparée de lui, et des milliers de questions étaient venues embrumer son esprit. Comment réagirait-elle ? Le prendrait-elle mal ? Admettrait-elle sa maladie ? Devait-il lui rendre son bijou maintenant ou plus tard, sans qu'elle s'en aperçoive ? Et il avait mis tellement de temps à se poser toutes ces questions existentielles qu'au final il avait gardé le médaillon plusieurs jours d'affilée, et ainsi la deuxième solution s'était imposée d'elle-même. Il lui fallait le garder constamment sur lui, et trouver un moyen de le déposer dans ses affaires sans qu'elle ne se rende compte de rien, ainsi elle croierait qu'il s'était glissé entre deux débardeurs et n'y verrait que du feu.
    Mais maintenant qu'elle était devant lui, avec sa bouille enfantine et un tantinet boudeuse, il sentait le poids installé en lui grandir et s'alourdir très rapidement, et son erreur devint une évidence : au lieu de garder le médaillon avec lui, il aurait dû affronter la jeune femme dès le début. Si "affronter" était un mot approprié, car Yûmi n'allait pas le manger, au fil des mails il avait senti qu'elle était une fille très compréhensive, malgré tout avec la confiance qu'elle lui avait elle-même accordé dès leurs premiers échanges il avait été incapable de lui avouer la tare avec laquelle il vivait depuis trop petit. Trop de doutes l'avaient empli, et encore une fois trop de questions s'étaient imposées à lui. Les humains étaient toujours impuissants face aux situations qui les dépassaient, ils réfléchissaient longuement, analysant la moindre issue qu'ils pourraient adopter, et au final à trop réfléchir ils se perdaient dans les méandres d'un labyrinthe infini. Parfois il fallait savoir écouter son instinct, et surtout son coeur, car ce sont plutôt les animaux qui marchent à l'instinct. Et Jae Won n'avait pas assez confiance en lui pour laisser parler son coeur, son âme. Il préférait jouer la carte de la prudence, et malheureusement pour lui cette fois là c'était en train de lui porter préjudice.
    Le poids du regard de Yûmi l'achevait. Et pourtant elle s'était contentée de lui proposer à boire. Ah non, elle lui avait fait remarquer avec perspicacité qu'il l'évitait. Bien sûr qu'il en était conscient, mais que répondre à une telle phrase ? C'était aussi pour cela qu'il s'était contenté d'attraper la bouteille d'eau et d'en vider la moitié d'un trait. Chaude ou pas, il s'en fichait, le liquide avait réhydraté sa gorge asséchée et cela faisait du bien.
    Quand il la lui avait rendue, elle l'avait remercié en coréen, entraînant un timide sourire chez le blondinet.

    La revoir lui faisait plaisir, mais un mélange d'émotions le traversaient en même temps. Peur, joie, panique, honte, soulagement, doute ... Et j'en passe. Jae Won était submergé de tellement d'émotions d'un coup qu'il en était totalement déboussolé. D'ordinaire, il avait une certaine maîtrise de lui qui lui donnait de l'assurance vis-à-vis des autres, mais devant la jeune Nabeshima cette assurance s'envolait, volait en éclats, en miettes, tout ce que vous voulez mais elle disparaissait. Elle faisait tomber toutes ses barrières. Cela donnait donc ce genre de sensation, de tenir à quelqu'un au point d'en avoir le coeur qui se serre comme s'il était pressé à l'instar d'une éponge humide, à chaque fois que cette personne se tenait près de vous avec ce regard insistant qui vous faisait perdre tous vos moyens ?
    Jae Won était toujours décontenancé devant une situation inconnue, comme tout le monde d'un côté. Mais cette histoire de vol avait pris plus d'ampleur que ce qu'il avait pu imaginer, et il avait beau se répéter qu'elle était une femme indulgente et compréhensive, il ne pourrait retirer de ses pensées le fait que la blessure serait tout de même là, béante, et que malgré toute la gentillesse qu'elle pourrait y mettre, la confiance serait rompue. Brisée. Que deviendrait cette complicité qu'ils avaient mis trois ans à bâtir lorsque la méfiance viendrait se loger au milieu ? Elle se ferait toute petite et disparaîtrait, sans doute. Et le jeune coréen ne voulait admettre cela.
    Elle lui avait demandé en toute franchise si elle avait fait quelque chose de mal. Honnêtement, il était le seul fautif, on était d'accord là-dessus, mais lui avouer maintenant semblait être au-dessus de ses forces puisqu'il préféra fuir la question de Yûmi en parlant du soleil qui se couche. Lamentable, comme détournement de sujet. Cela se voyait gros comme une maison qu'il fuyait désespérément son regard, ses questions ... Tout ce qui pouvait apparaître comme fâcheux à ses yeux, en somme. Et le soleil ne l'était pas. D'ailleurs, dans d'autres circonstances, il aurait été ravi de partager le coucher de l'astre roi avec la jeune Nabeshima. Il en avait parfois rêvé, seul dans sa chambre, dans sa maison à Séoul. Passer un moment seul avec elle, pour mieux la connaître, pour que sa présence ne soit plus qu'une simple illusion derrière un écran d'ordinateur.
    Elle acquiesçait. Oui c'était beau. Content d'avoir réussi à détourner la conversation, il allait s'engager dans une discussion bien plus légère que le poids qui était sur ses épaules, mais il n'en eut pas le temps :

      Yûmi - Mais je trouve le soleil moins beau que toi.


    Pause. Arrêt sur image. En fait non, c'était le coeur de Jae Jae qui avait raté un battement. Avait-il bien entendu ? Non, impossible, il avait dû rêver cette douce phrase qu'avait prononcé Yûmi. Rêve ou non, il avait envie d'y croire, mais ce serait vraiment injuste qu'elle parvienne encore à le complimenter alors qu'il était la cause de ses recherches infinies de ces derniers jours, de la tristesse qu'elle devait éprouver à l'idée d'avoir égaré le médaillon. A cette pensée, le poids du bijou dans sa poche se fit plus présent, comme pour bien faire sentir au jeune homme qu'il était temps de réparer ses erreurs. Mais, même si son coeur lui hurlait de jouer la carte de la sincérité avec son interlocutrice, sa tête refusait de suivre le mouvement et, tétanisé de l'intérieur, il était incapable de dire quoi que ce soit à propos du médaillon tant chéri de Yûmi.
    Pourquoi avait-il droit à un tel compliment ? Après tout il la fuyait comme la peste, et elle avait encore le coeur à lui dire qu'il était plus beau que le soleil ? Elle était vraiment adorable. Il n'y avait encore rien que jae Jae avait pu reprocher à la jeune nippone. Elle avait toujours fait preuve de douceur, d'une curiosité réservée, de passion, de sincérité, à travers ses mails ... Et leur rencontre avait été tout sauf une déception, le courant était tout aussi bien passé que lorsqu'ils étaient respectivement installés sur une chaise derrière leur écran. Elle n'avait donc pas dû comprendre, après une première journée où ils avaient presque été en symbiose, cet éloignement soudain. Et elle avait encore la flamme de lui faire des compliments ... Franchement, il était admiratif.
    Il ne s'était pas rendu compte dès le début qu'il avait rougi légèrement à la suite des paroles de Yûmi. Ses pommettes avaient légèrement rosi, l'avait-elle remarqué ? En tout cas cette simple phrase avait réchauffé le coeur engourdi de Jae Won et lui aurait peut-être donné du courage pour se lancer si elle n'avait pas ajouté juste derrière :

      Yûmi - Et beaucoup moins fuyant.


    Là, toutes ces belles émotions pures et chaleureuses qui l'avaient empli s'éteignirent comme on souffle sur une bougie. Son coeur s'emballa de panique, et le poids revint sur ses épaules, suivi d'une désagréable boule qui lui noua l'estomac. Après tout, après ce qu'il lui avait fait endurer, il ne pouvait pas espérer plus qu'un bonheur éphémère. Que lui avait procuré la précédente phrase de la jeune femme. Mais il était en tort, et il était logique qu'elle ne puisse passer indéfiniment outre le fait qu'il l'évitait soigneusement depuis quelques temps. Non, ou alors elle serait vraiment parfaite. Mais les humains sont loin d'être parfaits, et Jae Won ne désirait pas que Yûmi soit parfaite, car il n'y aurait plus rien à découvrir derrière son visage d'ange et ses yeux au regard ambré.

      Yûmi - Ce n'est pas grave, tu sais. Pas grave du tout... Je peux comprendre. Rien ne nous obligeait à bien nous entendre en vrai, pas vrai ?


    Cette remarque l'acheva. Il ne pouvait décidément pas la laisser penser cela, il l'adorait, cela allait sans dire, il était heureux lorsqu'il apercevait sa chevelure flotter au gré du vent non loin de lui, il était heureux lorsqu'elle se tenait là, devant lui, à lui proposer de l'eau. Même si elle lui posait des questions qu'il aurait préféré ne jamais entendre. Mais il aurait été bien naïf de croire qu'elle ne les poserait jamais. Au moins, elle lui accordait de l'importance, sinon son éloignement, même sans passer inaperçu, aurait été ignoré. Au lieu de ça, elle venait le voir, afin d'essayer de comprendre le pourquoi du comment ... Il lui devait la vérité, un point c'est tout. Pour la première fois, il ouvrit la bouche pour répliquer à ce qu'elle venait de dire, mais il la referma bien assez vite puisqu'elle poursuivit sa pensée :

      Yûmi - Je suis vraiment désolée, pour ça. Ces questions, ma maladresse, et... Eh bien, tout ce qui te déplaît.


    Il n'arrivait plus à soutenir son regard. Il détourna les yeux, et ses jambes se dérobèrent. Il tomba, sur ses genoux, qui s'enfoncèrent un peu dans le sable tiède sous son poids. Il se passa maladroitement une main dans ses cheveux et, rongé de stress, en enroula une autour de son doigt jusqu'à se créer un vilain noeud qu'il n'aurait tout de même pas trop de mal à défaire. Elle se méprenait sur toute la ligne, et c'est lui qui avait engendré ça. Misérable. Il se sentait misérable. Yûmi Nabeshima était la seule personne avec qui il avait construit une amitié sincère et réelle, il se marrait bien avec ses camarades de classe mais c'était tellement différent.
    Il sentit alors une main se saisir de la sienne. Yûmi avait approché la main du jeune coréen de son visage. Bien sûr elle s'était légèrement accroupie puisque maintenant qu'il était affaissé dans le sable il était bien plus petit qu'elle. Alors qu'en restant debout, il la dépassait d'une bonne tête. Yûmi n'était pas bien grande, et ça jouait dans son charme. Au Japon, les femmes petites de taille avaient souvent plus de charme aux yeux des hommes.


      Yûmi - Par contre, maintenant que tu es là, n'espère pas t'échapper, ne ? Je vais te voler, et te voler ton cœur, l'espace d'une soirée ! Et donc, pour bien commencer, je veux que tu viennes te baigner avec moi - Comme tu l'as dis, il fait chaud, et j'ai besoin de me détendre.


    A ces paroles pleines de légèreté, il ne put s'empêcher de sourire, et il se redressa tant bien que mal sans lâcher pour autant la main de Yûmi. Mais sa main se mit à trembler. Son visage s'assombrit de nouveau. Pourquoi tremblait-elle ainsi ?


      Jae Won - Je ... Yûmi-chan, je ne veux pas que tu te méprennes sur ce que je pense de toi.


    Il avait parlé. Pour la première fois depuis un long moment. Enfin, long c'était vite dit, quelques minutes seulement, mais pour Jae Won cela avait paru être une véritable éternité. Les dernières paroles de la jeune nippone lui avaient redonné un peu de vigueur, et surtout il avait déjà assez fait de lourdes bêtises pour la laisser croire des choses fausses. Il en avait assez fait. Mais maintenant qu'il avait commencé, il ne pouvait pas de nouveau fuir ce qui l'attendait. Cette fois elle ne comprendrait pas. Il fallait qu'il poursuive. Pourtant il garda encore une fois le silence, les mots restant bloqués au fond de sa gorge. Ils finiraient bien par sortir ... Mais Yûmi ne semblait pas aimer les longs silences car elle s'exprima une fois de plus :


      Yûmi - Je te nomme officiellement mon garde du corps pour ce soir ! Tu sais, pour éviter une nouvelle approche de Dong Yul Sshi. Tu... Tu veux bien rester avec moi... Encore un peu... ?


    Il crut fondre sur place. Elle lui disait cela sur un ton tellement doux, qu'il l'aurait bien prise dans ses bras, une fois de plus. Il dut se contenter du contact chaud avec la peau de la jeune femme. Il avait souri lorsqu'elle avait mentionné ce dragueur de Dong Yul, qui se la jouait beaucoup trop à son goût, mais était redevenu plus sérieux en entendant la suite. Tant pis, les aveux attendraient. Il ne voulait pas gâcher les instants passés avec elle. Il voulait profiter de la soirée en sa compagnie, puisque c'était aussi ce qu'elle voulait. Et même si plus le temps passait, plus la nouvelle serait difficile à digérer, il voulait juste être bien à ses côtés.

      Jae Won - Bien sûr que je veux rester avec toi. Quelle question ... Allons-nous baigner, le reste attendra.


    La fin était sortie toute seule. Il espérait qu'elle ne relèverait pas ça, même si pour elle cela ressemblerait à un indice lui indiquant qu'il avait des choses à dire. Mais pas pour le moment. Encore un peu de répit, s'il vous plaît ... Doucement, il lâcha la main de Yûmi et caressa légèrement sa joue, du bout des doigts. Et puis il l'embrassa sur le front, apaisé.

      Jae Won - Allons-y ! dit-il en saisissant sa main tout en rougissant sous l'effet du geste qu'il venait de faire. L'embrasser. Audacieux le petit ! Je veux passer toute ma soirée avec toi, Yûmi-chan.



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MessageSujet: Re: [Jae Won] Please, stay with me   [Jae Won] Please, stay with me Icon_minitimeSam 10 Juil - 22:50

Please, stay with me

[Jae Won] Please, stay with me Hiranowondering [Jae Won] Please, stay with me 256z5o7_th
Haneuli maejeojun neon nae sarang, niga jamsi gileul ilheun geot bbuniya. Dasi taeeonado neoman barae. Dasi saranghaedo neoman barae. Dolaolgeoya dolaolgeoya... Niga eobsneun naneun eobseu nigga. *
Être là, avec lui. N'était-ce pas suffisant ? Non. Il ne fallait pas se voiler la face, Yûmi voulait plus. Elle voulait le retour de ce qu'elle avait ressentit quand elle avait croisé son regard au milieu de tous les autres Coréens. Ce jour-là, un peu trop tôt dans la matinée pour prétendre qu'elle n'était pas rancunière d'avoir été éveillée pour venir les chercher, son cœur s'était arrêté, l'espace d'un instant. Presque fiévreuse, dressée sur la pointe des pieds, se mordillant la lèvre comme de coutume dès que quelque chose mettait son esprit en ébullition, elle avait cherché la tignasse blonde, le sourire rayonnant, le regard doux. Rien d'autre n'aurait put compter à cet instant, et c'est à peine si elle avait vu les autres, si elle leu avait accordé un regard. Quand l'éclat mordoré du sien s'était posé sur la silhouette de Jae Won, son rythme cardiaque était revenu, amplifié comme une musique d'un vieux film à l'eau de rose, et c'est à peine si elle n'avait pas pensé au fait qu'elle allait s'évanouir alors qu'elle faisait déjà les premiers pas qui les séparaient. Le rencontrer. L'approcher. Le toucher. Entendre sa voix. Tout ça, ce n'était qu'un rêve, un si beau rêve qui lui donnait envie de retrouver ce qu'il lui avait offert ce jour-là. L'espace d'un instant, elle avait existé pour une personne, seule chose qu'elle avait souhaité plus que tout durant toute sa vie. Le reste ne comptait pas. Et pourtant, après cette journée parfaite passée assis sur les marches de l'auberge à parler de tout et de rien au point de parfois se répéter de vive voix des choses déjà dites dans leurs mails, il avait fallut que tout tourne au cauchemar. Oh, bien sûr, ce n'était pas la rencontre en elle-même le problème, et encore moins son adorable compagnon qu'elle ne pouvait en cet instant s'empêcher de fixer. En fait, à bien y réfléchir, si il n'y avait pas eut l médaillon... Non, ne pas y penser. A cette idée, le regard de la japonaise s'assombrit imperceptiblement. En sa présence, ça n'avait plus d'importance. Vraiment ?

Plongée dans le doute et les réflexions, c'est à peine si la jolie brune réfléchissait aux mots qui franchissaient ses lèvres rosées : Il était si simple de parler ! Ça comblait les trous, lui donnant l'illusion de rattraper le jeune homme à bout de bras pour ne plus le lâcher, ça masquait la douleur de son regard... Ça avait toujours été le moyen parfait d'éviter les conversations gênantes que de sortir la première chose qui lui passait par la tête même si, en général, ce n'était pas son genre de déclencher ce genre de situation. D'ailleurs, c'était à se demander ce qu'elle avait dans le crâne lorsqu'elle s'était approchée de lui. L'accuser ? Le but n'était pas là, aussi prise de tête était la situation à l'instant présent, la poussant de plus en plus à fuir ce qu'elle avait trop violemment jeté sur le tapis. Et l'idée arriva, douloureuse. Ces derniers jours, acharnée à retrouver son seul bien, elle n'avait pas été la personne la plus facile à aborder de toute l'auberge. Voilà où se trouvaient les regards désespérés de son compagnon : Sur elle, de mauvais poil, en train de chercher quelque chose qu'elle avait toujours possédé au détriment de celui qu'elle avait attendu toute sa vie, ou presque. Cette constatation lui amena les larmes aux yeux, la poussant à détourner une fois de plus ses yeux félins du la mer, elle qui semblait si paisible en comparaison. C'était idiot, toute cette histoire, à bien y penser. La raison pour laquelle elle ne l'avait pas remarqué plus tôt ? La stupidité des adolescents, sans doute. La lycéenne fut un instant tentée de passer sa main sur son visage, ne désirant plus qu'une chose : Aller se cacher dans un lieu où personne ne serait capable de la retrouver, ou encore s'enterrer dans le sable chaud pour mieux griller à la manière des sorcières du moyen-âge. Et encore, le supplice serait techniquement plus long, le temps que le soleil face son office, ou que quelqu'un trouve assez de pitié pour elle que pour l'achever en lui coupant la tête. En bref, parler était moins dangereux, pour elle en tout cas qui avait prit l'habitude de toute masquer par cette tendance à ouvrir la bouche sans même laisser le temps aux autres de s'exprimer - Voir même de respirer, dans le cas de Jae Won.

    Jae Won — Ano... Tu as vu le soleil qui se couche ? C'est un spectacle ravissant, je trouve. »

Tellement ravissant qu'elle était là, à côté du seul garçon capable de contrôler le moindre petit battement de son cœur, et qu'elle l'enfonçait toujours de plus en plus, au point de s'énerver contre sa propre bassesse. Pour peu, elle se serait frappé. Au contraire, elle se contenta de laisser son regard courir le long de la ligne d'horizon, tentant de retrouver un point d'ancrage logique pour ses pensées.

    Yûmi — Ye... Mais je trouve le soleil moins beau que toi. »

Toutefois, le temps que des pensées cohérentes arrivent jusque dans le cerveau d'une adolescente, il y a souvent tout un monde. Et pour ça, aucun doute, Yûmi ne faisait pas exception. La bouche ronde de surprise, elle lança un petit regard écarquillé au blond, dans le type « Je te jure que je ne sais pas ce qu'il vient de se passer là ! », puis se mit à rougir comme une pivoine en fleur en retournant rapidement la tête sur le doux ressac de la mer sur le sable. Décidément, il faisait trop chaud. Et de fait, ses pensées commençaient à en être sérieusement affectées. Suffisamment pour ce qui vint ensuite, pas vraiment d'une initiative consciente et volontaire ?

    Yûmi — Et beaucoup moins fuyant. »

A croire que oui. Sur le coup, malgré l'absence de reproche dans sa voix, la lycéenne resta interdite sur ses propres paroles. Certes, c'était une vérité puisque malgré son coucher éblouissant, le soleil arrivait à l'éviter moins que le coréen depuis ces derniers jours, mais était-il obligatoire de le préciser ? Encore aurait-elle enrobé tout ça dans un peu de sucre, mais non. Dans une grimace imperceptible, elle secoua la tête. Du coup, passer de la personne honnête à celle largement moins appréciée de franche semblait soudain une très mauvaise idée. Était-elle obligée de lui rappeler sans discontinuer ce qu'il savait déjà, soit que son absence avait causé un vide au creux de son cœur ? Bon, en fait, ce n'était probablement pas comme ça qu'il voyait la chose puisqu'elle n'avait toujours pas trouvé l'occasion de lui dire clairement qu'il lui manquait, tout simplement. Mais quand même, ça ne la forçait pas à être aussi horrible avec lui. En vérité, sans la chaleur, en étant un peu moins troublée par sa présence à ses côtés, sans doute n'aurait-elle même pas eut l'occasion de penser ce genre de chose, et encore moins de le dire. Mais là, c'était un peu gros à rattraper. Déglutissant difficilement, la belle décida que tant qu'à l'avoir dit, mieux valait ne pas en rajouter, aussi se retourna-t-elle dans un glissement gracieux sur le sable pour faire face à son plus grand rêve, lui accordant un fin sourire. Pas d'hésitation. Mieux valait poser à plat qu'elle ne lui en voulait tout de même pas, et le biais du sourire avait toujours été une bonne méthode pour s'empêcher une gamelle mémorable. Essayant de paraitre parfaitement normale malgré la haine qu'elle éprouvait pour sa propre personne en cet instant même, la jeune fille pencha la tête en arrière, s'offrant à la brise tout en lui tendant les bras. Vraiment trop chaud, à bien y penser. Même ce petit souffle de vent ne suffisait pas à apaiser son état, et la sueur coulait toujours à grosses gouttes sur son front, entre ses seins, le long de ses cuisses, de manière relativement désagréable, à plus forte raison que ça ne faisait que renforcer l'impression d'être un peu trop près du corps d'un garçon. Non pas que ça la dérangeait au demeurant, celui-ci n'étant pas n'importe qui, mais ce n'était vraiment pas le moment de se sentir toute chose juste parce qu'elle avait parfaitement conscience qu'ils étaient tous les deux à moitié nu, ou presque. D'ailleurs, ça aurait été quelqu'un d'autre, sans doute n'y aurait-elle même pas pensé.

Le problème, c'est qu'en voyant son regard perdu dès qu'elle rouvrit les yeux pour les poser sur son visage, elle perdit à nouveau tous ses moyens. Et pas dans le bon sens du terme, malheureusement. Dans un haussement d'épaules, parfaitement consciente qu'elle allait encore sortir une énormité aussi grosse qu'une maison, elle tenta de prendre un air détaché afin de ne pas laisser deviner la tempête qui dévastait son esprit.

    Yûmi — Ce n'est pas grave, tu sais. Pas grave du tout... Je peux comprendre. Rien ne nous obligeait à bien nous entendre en vrai, pas vrai ? »

Mais m... Bon sang ! L'aurait-il réellement prise pour une folle si elle avait répondu à son besoin impérieux de se donner un bon coup sur la tête pour mettre fin à cette stupidité latente qui l'accompagnait depuis de longues minutes ? Bien sûr, l'envie de ne pas le dire ne voulait pas dire qu'elle ne pensait guère tout ça, mais il y avait une limite à ne pas franchir... A plus forte raison avec lui, la seule personne qu'elle aurait préféré ne pas voir s'éloigner. Elle ne voulait pas être seule, mais c'était encore pire. Elle ne voulait pas rester sans lui. Son cœur se serra à lui en faire mal, sans promesse de retour. A cet instant, elle aurait préféré n'importe quoi plutôt que de lui faire subir ça. Une larme, discrète, perla au coin de ses yeux. Surtout, ne pas la laisser couler. Si cela arrivait, ce serait la fin. La fin de quoi, elle ne le savait pas exactement, mais elle avait toujours eu conscience que sa capacité à pleurer pour un rien était un défaut assez effrayant pour qui ne savait pas gérer les pleurs. Hors à cet âge, c'était souvent le cas. Pourquoi fallait-il qu'il la déteste et refuse de lui en donner la raison ? Pourquoi fallait-il qu'il s'éloigne ? Pourquoi fallait-il qu'elle lui donne encore plus de raisons de l'éviter ? Dans une respiration pénible, elle fit un nouveau quart de tour sur elle-même, évitant avec soin son regard douloureux. Il fallait rattraper ça. Il le fallait, plus que tout, plus même que retrouver ce foutu collier qui se mettait perpétuellement entre elle et les autres, ce monde qui n'avait aucun rapport avec sa mère et son histoire. Il était si dur de mettre ses rares souvenirs de côté, mais encore plus dur de se sentir obligée de maintenir une ligne imaginaire entre les deux facettes de sa personne.

    Yûmi — Je suis vraiment désolée, pour ça. Ces questions, ma maladresse, et... Eh bien, tout ce qui te déplaît. »

Enfin des paroles censées ! Tout du moins, plus que tout ce qu'elle avait dit jusque là sans lui laisser le temps de réagir, se sentant obligée de l'assommer pour mieux le retenir. C'était égoïste. Et complètement idiot, elle en avait une conscience accrue. Le problème avec les mots, c'est qu'on ne pouvait pas souvent revenir dessus, au risque de mentir. Hors, si l'omission était monnaie courante pour elle, c'était un tout autre avis qu'elle portait sur le mensonge pur et simple. Sans doute la chose aurait-elle été pratique, si elle avait été possible. Revenir sur le reste aurait empêché le tout de grossir petit à petit au fur et à mesure de ce qu'elle avait dit, s'accumulant avec une cruauté qui ne lui était pas coutumière. Tout ça mit ensemble la poussa à se retourner soudainement lorsqu'il y eut un mouvement marqué dans son champ de vision, la laissant les bras ballants devant le coréen tombé à genoux, les yeux ronds. La larme roula le long de sa joue, qu'elle vint effacer du dos de la main en secouant la tête. Une fois. Deux fois. Refusant de voir la vérité en face. Ce n'était pas lui, c'était elle qui avait tout détruit depuis le début. Le collier, l'éloignement, sa façon d'agir comme une inquisitrice devant un homme soupçonné d'être magicien. Tout ce qui les avait conduits à être là, sur la plage, tandis que les élèves se faisaient de moins en moins nombreux sur cette dernière, dans un face à face qui n'aurait jamais dut être aussi injuste. A les voir rongés tous les deux par la culpabilité, la scène aurait put être amusante pour un observateur extérieur au courant de toute l'affaire. Yûmi, elle, se sentit juste tomber à son tour, le monde s'étant mit à tourner en le voyant aussi faible face à elle, lui montrant à quel point elle avait été aveugle. Une nouvelle larme vint rouler sur sa joue, bloquant sa respiration tandis qu'elle secouait à nouveau la tête en avançant une main hésitante vers lui. Accroupie face à lui, elle n'était plus en état de penser. Le prendre dans ses bras, l'embrasser, passer ses doigts dans sa chevelure, lui faire sentir à quel point son cœur battait sous ses doigts, vibrant comme la corde d'un violon prêt à exprimer le monde en quelques notes. Tout ça passa vaguement dans sa tête, décousu, insensé. Elle ne le pouvait pas, pas au risque de le souiller irrémédiablement, de le blesser plus encore. Se faire pardonner, voilà tout ce qui comptait. Elle-même n'existait plus dans l'instant présent, l'esprit déjà perdu dans le passé, dans tout ce qu'elle aurait dut faire, tout ce qu'elle aurait dut dire.

Sa main attrapa celle du jeune homme, dans un réflexe désespéré, le poussant à la regarder de nouveau tandis qu'elle approchait la paume de sa main de son propre visage. Comme elle aurait voulu qu'il la touche, à cet instant. Mais elle ne pouvait plus rien exiger, et espérer semblait encore plus illusoire. Je suis désolée ? Il y a des mots qui passent difficilement la barrière de la langue, et ceux-ci ne faisaient pas exception. Elle ne pouvait pas tout réparer aussi facilement, mais elle pouvait maintenir l'illusion.

    Yûmi — Par contre, maintenant que tu es là, n'espère pas t'échapper, ne ? Je vais te voler, et te voler ton cœur, l'espace d'une soirée ! Et donc, pour bien commencer, je veux que tu viennes te baigner avec moi - Comme tu l'as dis, il fait chaud, et j'ai besoin de me détendre. »

Plus faux que jamais, son sourire se montra pourtant sur son visage. Tout allait bien, n'est-ce pas ? Non. Mensonge. Horrible mensonge ! Sous le coup des émotions contraires qui se disputait la dominance de son cerveau et de son cœur, la brune se mit à trembler. Légèrement, d'une façon qui aurait put être aussi discrète que ses larmes si elle n'avait pas maintenu la main du blond dans la sienne, si petite en comparaison. Un mouvement aurait suffit pour la briser. Ce fut pourtant elle qui bougea la première, esquissant un geste de recul tout en prenant appui de son autre main sur son genoux pour mieux se redresser, entrainant le jeune homme à sa suite. Le retrouver plus haut qu'elle avait, au fond, quelque chose de réconfortant.

    Jae Won — Je... Yûmi-chan, je ne veux pas que tu te méprennes sur ce que je pense de toi. »

C'est à ce moment là qu'elle prit conscience du temps qu'elle avait passé à parler toute seule, les enfonçant sous chaque parole, sans même leur donner l'espoir d'un retour. A quelques détails près, la belle se sentit pousser des ailes et aurait presque rit du ridicule de la situation si la douleur entre eux n'avait pas été aussi réelle. Elle se trompait. Il l'aimait bien. Rien que de savoir ça était une libération. Sans s'en rendre compte, la nippone en versa de nouvelles larmes, de soulagement. Pour le coup, elle n'eut même pas la présence d'esprit de tenter de les cacher. Écrasée sous le poids pourtant libérateur de ces paroles, elle baissa la tête, laissant son front toucher le bout des doigts de son compagnon, dont la main était toujours soigneusement serrée entre les deux siennes, la tenant comme si elle avait eut le Graal en sa possession, ses doigts serrés à s'en faire blanchir les phalanges sur sa peau. La bouteille ? Étonnée d'être coupée dans son élan en constatant sa disparition, la jeune fille regarda rapidement autour d'elle, repérant l'objet du délit à sa droite. Lâchée lorsqu'elle s'était laissée tomber devant Jae Won ? Un nouveau sourire se dessina sur son visage, moqueur. Perdre la tête à ce point n'aurait jamais dus être permis, et lorsqu'elle le regarda à nouveau, l'orpheline sentit qu'un mauvais moment était passé. Au moins pour cette soirée, ils s'étaient retrouvés, malgré la difficulté à comprendre comment tout ça avait put arriver. A vrai dire, elle n'était plus très sûre de vouloir connaître les raisons qui avaient mené à tout ça.

    Yûmi — Je te nomme officiellement mon garde du corps pour ce soir ! Tu sais, pour éviter une nouvelle approche de Dong Yul Sshi. »

Excellente excuse puisque ce dernier ne passait pas une journée sans tenter une approche peu appréciée de la demoiselle. Toutefois, il n'y avait pas réellement besoin d'une raison pour le pousser à rester : Elle tenait déjà sa main en otage.

    Yûmi — Tu... Tu veux bien rester avec moi... Encore un peu... ? »

C'était à peine un murmure, une confidence chuchotée sur le ton du secret que peuvent partager deux enfants, une prière discrète, un espoir certain. Pour qui savait qu'à force de vivre au jour le jour elle en avait oublié l'espoir des évènements futurs, ce sentiment pouvait sembler surprenant. Mais à cet instant précis, la surprise n'était plus de rigueur. Ne restait que la douceur qu'elle lui témoignait par cette demande qui à elle seule révélait tout ce qu'elle était incapable de dire à voix haute. Il lui avait manqué. Terriblement. Au-delà de toute raison. Yûmi ne voulait pas le perdre, pas lui.

    Jae Won — Bien sûr que je veux rester avec toi. Quelle question... Allons nous baigner, le reste attendra. »

Le sourire qu'elle lui offrit en réponse, cette fois-ci, fut tout sauf faux. Joyeux, ravi, avec une pointe de timidité. Le ciel n'était il pas à portée ? Retirant une de ses mains de celle du lycéen, arrêtant de serrer l'autre depuis qu'elle n'avait plus la peur au ventre, la jolie japonaise passa cette dernière dans ses cheveux, dans un geste qui parlait encore plus qu'elle-même. C'était inutile de revenir sur le reste, n'est-ce pas ? Attendez... Le reste attendra ? Fronçant les sourcils, la brune lui lança un regard profond en penchant doucement la tête de côté, à l'image d'un chaton intrigué par ce qu'on agite sous son nez. Non pas qu'elle allait se la jouer harpie à nouveau, pas après cet enfer, mais sa bouche commença tout de même à s'entrouvrir, geste dicté par sa curiosité maladive. Ainsi donc, il y avait vraiment quelque chose à dire. D'un autre côté, ce n'était pas vraiment étonnant, pas après ce qu'elle venait de faire - C'était évidemment à ce sujet, non ? Après tout, si reproches il y avait dans un futur proche, elle pouvait les accepter. Il était bien placé pour avoir le droit de les faire et... Sentant la main de son compagnon quitter la sienne, comme à regret, l'adolescente cligna des yeux, le regardant avec surprise en sentant la caresse de ses doigts sur sa joue, d'une douceur incomparable.

Arrêt sur image. Le vent jouant dans ses cheveux. La chaleur d'un rosissement envahissant ses joues, la respiration qui s'affole. Le moindre grain de sable sous la semelle de ses fines sandales, crissant à ses oreilles comme la plus belle mélodie du monde. Le jeu de couleur du soleil, leurs silhouettes découpées en ombres chinoises contre l'horizon dansant entre le rouge vermeil et le rose tendre. Quelques petites étoiles qui faisaient leur apparition dans le ciel, diamants scintillant contre l'écrin de velours noir du ciel. Même à cette distance, la voûte céleste lui faisait du gringue, et c'est à peine si elle n'imagina pas la vie d'une planète lointaine, de sa naissance à son explosion, à son drame plein de romantisme, à sa lumière qui brillerait toujours dans le ciel bien qu'elle fut déjà morte. La brise qui caressait sa peau, déclenchant un profond frisson le long de sa colonne vertébrale qui n'était pas causé par le froid, loin de là, et le son lancinant du ressac de la mer, comme sortie des profondeurs juste pour assister à cet instant. Mais il y avait plus, bien plus que ça. Il y avait le grain doré de sa peau, son corps si proche du sien, l'éclat doré de ses cheveux, le dessin de ses muscles sous sa peau, ses gestes prévenants... Et son regard. Ce regard qui détaillait ses traits, qui brillait avec tant d'intensité en ce début de soirée, et qu'elle ne voulait pour rien au monde fuir. Plongée dans ses yeux, c'est avec appréhension qu'elle le vit approcher son visage du sien, mais avec une certaine forme d'excitation qui n'était pas pour lui déplaire. D'un autre côté, elle n'était plus en état de réfléchir. Son cerveau était en mode veille. Il n'y avait, à cet instant, que ces lèvres tentantes pour la fasciner à ce point, pour se rapprocher d'elle sans qu'elle esquisse le moindre mouvement de recul. Si son cœur avait raté un battement ? Oui, et plutôt deux fois qu'une avant de se lancer dans une course aussi vacillante qu'elle à cet instant.

Pourtant, il ne l'embrassa pas. Ou plutôt, pas exactement à l'endroit qu'elle avait espéré durant cette micro-seconde où le monde avait cessé de tourner, d'évoluer, de bouger, juste pour lui permettre de profiter un peu plus longtemps de cette électricité délicieuse qui avait envahit son corps. Il ne fallait pas croire non plus que de sentir ses lèvres se poser contre son front la laissait indifférente, loin de là : Plus rouge encore qu'une pivoine, inventant presque une nouvelle couleur à elle seule, elle battit à nouveau des cils en le regardant s'éloigner, incapable de bouger, les lèvres entrouvertes sur un petit 'O' de surprise qui accentuait follement tout ce qui se dessinait sur son visage.

    Jae Won — Allons-y ! »

Lui saisissant la main pour l'attirer à son tour à sa suite, l'asiatique se contenta de continuer à le regarder, sa bouche se faisant de plus en plus ronde au fur et à mesure qu'elle prenait conscience que le rouge à ses joues n'était pas dut au soleil, ni à une quelconque réverbération de la propre couleur de son visage. Il rougissait. Tout en renouant le contact physique entre eux après un geste pareil, il rougissait comme... Comme quoi ? Un enfant prit en faute ? Une faute agréable, alors, et qui ne l'était que pour la seule raison que c'était Jae Won face à elle, pas un autre. Sans citer de nom, une certaine personne se serait prit une gifle en esquissant un geste aussi familier envers elle. Mais pas lui.

    Jae Won — Je veux passer toute ma soirée avec toi, Yûmi-chan. »
    Yûmi — J-J-J-Je... Hein ? » Secouant la tête en écarquillant comiquement les yeux, la belle leva sa main libre devant sa bouche, réflexe idiot qui ne risquait pas d'arranger son trouble. « C'est que... Ano... Eto... »

La suite aurait-elle été un 'Kya' qui n'était pas dans ses habitudes qu'elle n'aurait pas été étrange, et moins amusante à regarder. A voir sa réaction, c'était frappant : Tout ça était parfaitement nouveau. Hors, c'était gênant. Pas d'une mauvaise façon, du moins c'est ce qu'elle se disait entre deux bégaiements, mais jamais elle n'avait imaginé que... D'un autre côté, c'était parfaitement stupide, comme réaction. Elle allait le faire fuir, encore. Fallait-il lui préciser que ce n'était absolument pas lui qui l'avait mise dans cet état ? Ou que ça ne concernait pas uniquement son physique, mais bien qui il était avant tout ? Deux façons de tout avouer, et ça, ce n'était pas possible. Définitivement. Après avoir à nouveau cligné des yeux, la lycéenne serra très légèrement sa main, dans une étreinte muette qu'elle n'arrivait pas à exprimer autrement, puis se retourna d'un bloc pour avancer, l'attirant par la force des choses derrière elle tout en baissant résolument la tête pour ne pas risquer de croiser son regard. Autant dire qu'ils arrivèrent vite jusqu'à l'eau de cette façon, et que c'est sans autre forme de procès qu'elle retira rapidement ses sandales pour tremper ses pieds au milieu des vagues, cherchant toujours à calmer les battements affolés de son cœur. Rationaliser ? Impossible ! Personne ne connaissait cette part de sa personnalité, tout du moins pas à ce point, et pour le coup... C'était dur de se reprendre face à un évènement dont elle avait rêvé toute sa vie sans trop savoir à quoi s'attendre. Non, encore une fois, ce n'était pas un véritable baiser. Mais pour quelqu'un comme elle, c'était déjà énorme.

    Yûmi — Jae Won Sshi, baka ! »

Sourcils froncés, tenant encore bien fermement la main du sus-nommé dans la sienne, la japonaise se pencha en avant pour mieux se retourner et lui envoyer un jet d'eau au visage. Enfin, plus précisément, au torse, à cause de la mauvaise estimation qu'elle avait dès que quelqu'un dépassait son petit mètre cinquante-cinq, ce qui revenait à dire que la chose arrivait souvent. Résultat, elle ne trouva rien de mieux à faire que de lui tirer la langue pour appuyer autant ses paroles que ses gestes.

    Yûmi — O-On prévient quand on fait ce genre de... De... » Blocage. « Quand on fait ça ! »

Là, c'était dit. Non mais vraiment, on avait pas idée de rapprocher une fille de la crise cardiaque parce qu'on avait pas l'habitude de frapper à la porte. Quoique, la comparaison semblait légèrement... Ridicule ? Oh, elle n'était plus à ça près, au final.

    Yûmi — Tu sais, comme... 'Attention, alerte, danger, je vais t'embrasser.' »

Sans s'en rendre compte, la jeune fille s'était avancée d'un pas en disant ces mots, rapprochant dangereusement son corps de celui du coréen. Quant au fait qu'elle se mit sur la pointe des pieds pour mieux le regarder dans les yeux, mieux valait ne pas en parler. Ah, et le petit baiser qu'elle déposa avec douceur sur sa joue, comme un papillon caressant de l'aile le pétale d'une fleur ?

    Yûmi — Co-Comme ça... »

Ce qui ne l'empêcha pas de se laisser retomber dans l'instant, se détachant de lui avec difficulté, pour mieux se retourner et marcher dans l'eau en l'entrainant une fois de plus derrière elle, faisant de grands pas pour mieux combler l'étrange sensation qui l'envahissait après cette scène. Pas vraiment réfléchie, encore une fois, mais on commençait à avoir l'habitude du manque de réflexion de Yûmi lorsqu'elle se décidait à faire quelque chose. Au final, c'était diablement moins gênant de marcher sans le regarder, histoire de masquer la peur qui venait de tordre son ventre à l'idée d'avoir fait une bêtise.

    Yûmi — Bon, maintenant que tu es là... » Faisant mine d'avoir retrouvé un semblant de son naturel insouciant, la brune leva la tête vers le ciel, observant avec un sourire les premières étoiles dans le ciel. « Tu vas devoir me raconter par le menu tout ce que tu as fais pendant que je jouais à Indiana Jones ! »

Non, elle n'était absolument pas turlupinée par ce qui venait d'arriver. Son assurance de quelques instants, la volonté de se rapprocher de lui... Tout ça lui passait au-dessus de la tête, bien sûr. Ça ne comptait pas, ce n'était qu'un jeu comme un autre. Ce n'était pas comme si elle attendait une suite, une réaction à ce qu'elle venait de faire. Non, bien sûr. Y croyait-elle elle-même, au fait ?
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MessageSujet: Re: [Jae Won] Please, stay with me   [Jae Won] Please, stay with me Icon_minitimeSam 24 Juil - 17:53

    [Désolée c'est profondément mouisique, mais autant j'avais un truc classe à ma première lecture avant de partir au bafa, autant là j'étais aussi à l'aise que devant une copie de philo .... XD]



    Il avait trouvé le moyen de la rassurer. De se rassurer. Ce baiser, une marque d'affection tendre, en soi. Il s'était refusé d'effleurer ses lèvres, il estimait ne pas avoir le droit à cet affront si la personne en face d'elle n'était pas consentante. Or, il n'avait encore aucun moyen de savoir ce que Yûmi pouvait bien penser à son sujet. Il y avait tellement d'issues possibles ... Du simple correspondant au confident, en passant par l'ami sur lequel on pouvait compter. Il avait été le premier, était toujours le second, enfin il l'espérait, mais il ne pouvait plus vraiment répondre au troisième critère avec sincérité. le fait de lui avoir dérobé son collier, volontairement ou non, ne faisait plus de lui "l'ami sur lequel on pouvait compter". Alors de là à avoir l'audace incertaine de croire qu'elle pouvait développer ne serait-ce que le dixième de sentiments qu'éprouvait Jae Won à son égard, c'était vouloir décrocher la lune du bout des doigts.
    Jae Won n'avait jusque là jamais été amoureux. Il n'était jamais sorti avec une fille, car aucune d'entre elles ne lui plaisaient. Non pas qu'elles n'avaient pas été gâtées par Dame Nature, bien au contraire, mais seulement il faisait partie des hommes qui ne jugeaient pas uniquement sur l'apparence -une petite pensée pour Dong Yul sshi : il tentait lorsqu'il le pouvait de voir au delà des apparences, et si, aussi belle qu'elle soit, sa prétendante avait une personnalité lui déplaisant, il ne pouvait se résoudre à engager une quelconque union avec cette personne. Ainsi, jusqu'ici, il n'avait jamais trouvé chaussure à son pied. Seulement, depuis qu'il avait rencontré la jeune nippone, son univers avait basculé. Elle était mignonne, même jolie, cela allait sans dire. Mais cela, il ne l'avait su qu'au bout d'un mois de correspondance. Il avait appris à la connaître en se faisant une image personnelle de cette dernière, à travers les mots qu'elle lui adressait. Les lignes qu'elle lui écrivait lui donnaient une sensation de douceur, de calme. Une beauté sereine, pas de ces adolescentes masquées derrière leur surplus de maquillage ... Non, pendant les premiers mois de leur correspondance ou ni l'un ni l'autre n'avait émis le besoin d'avoir une image concrète de l'autre, Jae Won avait imaginé une jeune fille naturelle, au teint clair, et au visage rieur. Des traits mal définis dans son esprit, mais cela lui importait peu. Yûmi avait la conversation facile, elle était curieuse et n'hésitait d'ailleurs pas à lui poser quelques questions indiscrètes sur sa vie de famille, par ci par là. Bon, elle ne lui avait jamais demandé la marque de ses caleçons, rassurez-vous ...
    Toujours est-il qu'une fois les échanges de photos réalisés, il avait été très agréablement surpris du "résultat" : la véritable image de Yûmi n'avait nullement assombri celle qu'il s'était bâti au fond de son esprit, au contraire, elle l'avait embellie. Yûmi était magnifique. Et durant trois ans, il dut se contenter de photos, de lettres plus ou moins longues ....

    Et maintenant elle était face à lui. Malgré le fait qu'il soit rongé par le remords, il ne pouvait s'empêcher de s'enivrer du doux parfum de la jeune femme, du contact de ses lèvres avec la peau de son front. Elle était douce, comme il l'avait imaginé. C'était la première fois qu'il la touchait, si l'on omettait le fait qu'elle lui avait serré la main quelques instants auparavant. Même pour leur première entrevue le contact physique avait été absent. Il faut dire que les Japonais de coutume n'étaient pas très entreprenants dans leurs marques d'affection, et puis leur présence respective leur avait apparemment suffi. Ce contact était donc très important pour le jeune coréen, et il avait créé en lui un nombre incalculable de sensations aux effets différents. Des frissons le long de son dos, des picotements dans tout le corps, une impression de plaisir. Tout ça agglutiné dans un simple baiser sur le front. Etait-ce dû au fait qu'il rêvait de ce léger contact depuis au moins deux ans ? Il y avait sans doute de cela, après tout.
    Elle avait semblé également troublée par le geste affectueux. Elle avait rougi, sa bouche était arrondie de surprise, et le jeune homme ne remarqua pas qu'elle s'était attendue à un geste plus explicite, celui qu'il s'était interdit de faire par respect. Elle paraissait sonnée, alors il avait doucement saisi sa main d'un geste délicat qui déclencha un nouveau symptôme chez lui : les rougissements. Il n'avait pas l'habitude d'autant de proximité avec le sexe opposé, manquant cruellement d'expérience. Peut-être qu'elle en avait plus que lui ? Qu'elle le trouvait franchement sot avec ses manières réservées ? Il se posait sincèrement trop de questions, mais on est toujours rongé par le doute dans ce genre de moments. Au vu de son regard surpris, elle avait dû s'apercevoir du changement de couleur de ses joues. Empourprées, espérons-le d'un joli rouge estompé. Elle avait souhaité aller se baigner, il la conduisit donc vers l'eau.
    Il lui avait avoué vouloir passer toute sa soirée avec elle.

      Yûmi - J-J-J-Je... Hein ? C'est que... Ano... Eto...


    Réaction assez déstabilisante pour le pauvre garçon qui déjà mal à l'aise, se sentait encore plus mal avec ces bégaiements gênés. Réprimant un soupir, fermant momentanément les yeux et les rouvrant ensuite pour se donner du courage, il esquissa un léger sourire qui se voulait compatissant face à la difficulté d'élocution de Yûmi, l'air de dire "ne t'inquiète pas".
    Ils étaient arrivés. Ils avaient de l'eau jusqu'aux chevilles, pour commencer.

      Yûmi - Jae Won Sshi, baka !


    Et il se reçut un jet d'eau fraîche sur le torse. Avait-elle par hasard visé son visage ? Sans doute, vu l'air passablement frustré qu'elle affichait, comme si elle avait manqué sa cible. Amusé, son timide sourire se changea en un sourire plus franc, plus assuré, et il émit même un petit rire. Elle voulait donc jouer à ça ... Il se pencha, récupéra de l'eau entre ses mains jointes pour former un récipient, et il leva les bras au dessus de la tête de la demoiselle avant de séparer ses mains. L'eau s'écoula rapidement sur les cheveux bruns de la jeune femme, et se mit à dégouliner le long de ses mèches fines encadrant son doux visage pâle.

      Yûmi - O-On prévient quand on fait ce genre de... De... Quand on fait ça !


    Décidément, elle était vraiment trop mignonne avec sa bouille à la limite de l'offensé. Elle lui tira la langue, se donnant ainsi un véritable air enfantin qui la rendait encore plus attirante aux yeux du jeue coréen qui n'était pas vraiment friand des filles qui se prenaient pour des adultes à dix-huit ans. Il aurait pu rester là des heures à l'admirer froncer les sourcils avec intensité afin d'accentuer son côté mécontent. Même si elle n'avait pas vraiment l'air mécontente, juste terriblement frustrée de s'être fait avoir avec tant de facilité, non ? Peut-être notre bonhome tirait des conclusions hâtives ... Nous ne le saurons sans doute jamais. Il allait répliquer d'une phrase convaincante, mais elle s'en chargea à sa place :

      Yûmi- Tu sais, comme... 'Attention, alerte, danger, je vais t'embrasser'.


    Elle était sérieuse, là ? Ok, la prochaine fois il se ramènerait avec un gros panneau lumineux clignotant avec écrit un truc du genre "machine à bisous en provenance" ... Non, c'était foutrement ridicule. Mais bon, la gêne et la panique entraînaient souvent des paroles un peu décousues, et la jeune nippone n'échappait justement pas à la règle. Elle avait bafouillé une belle ineptie causée par son embarras et maintenant Jae Won avait envie de s'amuser de cette réplique et de la prendre au mot. Enfin, il avait surtout terriblement envie de l'embrasser et se retenir devenait de plus en plus ardu, d'autant plus qu'elle ne lui facilitait en rien la tâche avec sa tenue légère, sa bouille kawaïesque et ses paroles attendrissantes au possible ... Et puis, comme il tergiversait trop avec sa conscience pour savoir s'il pouvait exécuter ce qu'il désirait ou non, ce fut elle qui l'embrassa. Sur la joue. Mince alors, celle-là il ne s'y attendait pas mais alors vraiment pas ! Le rouge de ses joues qui s'était partiellement atténué revint en force histoire de lui rappeler qu'il était loin d'être insensible aux marques d'affection de la demoiselle. Il était rare qu'une fille fasse le premier pas, enfin pour le coup c'était le second, mais souvent, elles se laissaient faire. Enfin, ce n'était pas toujours le cas des adolescentes occidentales mais il restait quand même une grande majorité de filles timides et surtout désireuses de se faire désirer par l'homme aimé. C'était donc à lui de céder le premier, et après elle avisait si elle poursuivait l'échange ou non. Enfin, ce baiser sur la joue le désarçonna quelques secondes, mais l'envie de poser ses lèvres sur les siennes s'accentua de plus belle, un feu ardent s'était déclenché en lui et ne semblait pas vouloir s'éteindre de sitôt. Devait-il ? Pouvait-il ? Etait-ce raisonnable ? Oh, mais arrête donc de te poser tant de questions ! Baka Jae Won !
    Il s'approcha alors d'elle, glissant sa bouche près de son oreille, tout en murmurant :

      Jae Won - Tu veux que je te prévienne ? Alors ... Je te préviens, je vais t'embrasser. Maintenant.


    Et avant même qu'elle n'ait pu répliquer quoi que ce soit, parce qu'il fallait avouer que Yûmi était plutôt bavarde, il recula légèrement sa tête avant de plonger ses yeux dans ceux de la jeune fille. La lueur ambrée qu'ils dégageaient réchauffait son coeur. Il pouvait voir de milliers de choses dans le reflet de ses yeux, c'était une drôle d'expérience. Et puis, il quitta cette douce vision pour fermer les yeux. Posant à nouveau sa main sur la joue de la demoiselle, il posa délicatement ses lèvres sur les siennes. Il n'avait jamais esquissé ce geste, ne l'ayant vu et observé uniquement dans les mangas et les films. Il était heureux de le faire avec elle, en espérant qu'elle ne le rejetterait pas violemment pour un tel affront. Mais après tout, elle l'avait embrassé sur la joue, n'avait pas mal réagi à son précédent baiser sur le front, et lui avait même demandé de la prévenir s'il voulait l'embrasser ... Tous ces signaux, il les avait interprétés comme une ouverture, et il avait tenté sa chance ...
    Le contact était doux, encore plus que celui de ses lèvres avec sa peau. Elle semblait se laisser faire, alors il ne lâcha pas prise.
    Autour de lui, le monde n'existait plus. Il n'y avait qu'eux deux, il se sentait bien. Terriblement bien. Une sensation de bien-être extrême, de plénitude. Sérénité. Des milliers de mots lui venaient en tête mais aucun n'était assez approprié pour décrire justement ce qu'il ressentait au fond de lui. Et soudain, un pic douloureux vint naître dans son coeur. Sa poche le brûlait. Bien sûr c'était totalement métaphorique, mais voilà, ils étaient là, en train de s'embrasser devant le soleil couchant, les pieds dans l'eau, et il possédait le médaillon qui avait été la source de la tristesse de Yûmi ces derniers jours. Par réflexe, Jae Won plongea discrètement sa main libre dans la poche contenant le collier. Que fallait-il faire ? S'il était sincère, rompre l'échange et lui tendre l'objet en lui avouant la vérité. S'il était égoïste, prolonger ce moment qui était le premier et sans doute le dernier. Mais la réaction qui suivit de la part du jeune homme fut finalement un doux mélange des deux issues qu'il s'était imaginé. Mélange somptueux d'égoïsme, et de franchise. Il sortit le médaillon de sa poche, sa main tremblant un peu, espérant qu'elle ne le remarquerait pas. Ne lâchant pas la douce emprise qu'il avait sur la jeune femme, parcourant son visage de ses doigts fins, il glissa l'objet dans la main de Yûmi, celle qui était en face de la sienne. Il l'ouvrit avec légèreté, posa le collier et la referma tout aussi soigneusement.
    Puis, il finit par rompre l'échange et, rouge pivoine, il se recula un peu afin de voir à nouveau le visage de la demoiselle.
    Il n'aurait su décrire l'expression de son visage à ce moment-là. Il aurait pu glisser dans la recette un soupçon de curiosité due à ce qu'elle avait désormais entre les mains, au moins trois cuillères à soupe de gêne, une ou deux pincées de plaisir -parce qu'il n'aime pas se vanter, une dose d'envie ... ? Même sa propre expression il ne saurait la décrire. Il était euphorique, mais son coeur battait terriblement vite à s'en rompre tout ce qui l'entourait. On aurait dit qu'il voulait s'échapper de son coeur, comme étouffant. C'était un peu le cas, il étouffait. Mais pas à cause de la chaleur, même si cela aurait pu être un alibi de taille, mais plutôt parce ce qu'il venait de faire et de ce qu'il s'apprêtait à dire. Un terrible mensonge qu'elle ne goberait sûrement pas.

      Jae Won- ... Je l'ai retrouvé. C'est le tien, n'est-ce pas ? dit-il en désignant le poignet fermé de la demoiselle.


    Dans quelle situation grotesque venait-il de se mettre ? Elle allait lui demander où, puisque cela faisait des jours qu'elle le cherchait et qu'elle retournait toute l'ile afin de mettre la main dessus. Il avait agi par spontanéité, que répondrait-il à cela ? Dans ma valise ? mais bien sûr, quelle réponse convaincante ... Elle se méfierait alors, lui demanderait des comptes, il resterait muet de honte et de remords, elle se frustrerait, et elle aurait raison. Elle se mettrait à pleurer, d'abord deux larmes qui perleraient timidement au coin de ses yeux, puis des larmes plus convaincantes, plus imposantes, car elle ne comprendrait pas ce silence, et elle aurait des doutes. Yûmi avait la larme facile. Et elle s'enfuierait, et il n'aurait aucune autre façon de s'excuser. Pris de panique, il esquissa un geste qui signerait sans doute sa perte : il recula, son visage soudain assombri d'une mine inquiète. Il faisait de petits pas en arrière, mais ne s'arrêtait pas. Il se sentait terriblement mal à l'aise, devant son air surpris. Il lui avait offert un intense moment de bonheur en l'embrassant -enfin il l'espérait de tout coeur, puis lui rendait son objet chéri en reculant comme un coupable. L'ascenseur émotionnel vous connaissez ? Elle risquait de subit un électrochoc, là. Ses poings se serrèrent, il s'en voulait. Il en voulait à sa maladie. Il en voulait à son manque de confiance en lui. A son silence. A ses mauvaise décisions. Il faisait tout de travers en vérité, et il blessait les gens. Sa famille, ses amis, maintenant Yûmi ... Il voulait s'excuser, en n'importe quelle langue, tant qu'elle comprennait, mais sa bouche formait comme une barrière à ses mots qui restaient coincés dans sa gorge sèche.
    Désormais environ cinq mètres séparait les adolescents qui avaient été si proches quelques instants plutôt. A quoi bon servait la distance ? Le résultat serait le même.
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[Jae Won] Please, stay with me

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