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 La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru]

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Suzuki MiharuMessages : 123
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Suzuki Miharu desu
MessageSujet: La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru]   La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru] Icon_minitimeJeu 12 Aoû - 22:23

    Six heures du matin.
    Miharu se tournait encore et encore dans son lit, des gouttes de sueurs perlant sur son front, il faisait une chaleur à creuver dans cette chambre ! C'était absolument invivable. Ajoutez à cela une voisine de chambre qui ronflait comme un mammouth, vous voyez le genre ?
    Oh franchement...Miharu avait envie de se lever et de lui en coller une pour dire d'arrêter. C'était vraiment insupportable. Déjà, elle devait supporter ses voisines de chambres qu'elle ne supportait pas, et qui l'ignoraient totalement..Elle n'aurait pas dit non, si l'une des deux lui avait proposer de prendre un verre , mais elle leur faisait tellement "peur " qu'aucune ne lui adressait la parole, même pas un "bonjour" ni un "merci" , l'ambiance était carrément à zéro.
    Miharu se tourna encore une fois, le visage contre le mur, et elle remarqua que les ronflements étaient encore plus accentués, à cause de l'écho. Elle soupira un grand coup, et elle se leva.
    Cette nuit, elle avait carrément mal dormit, ca devait être la pire nuit depuis qu'elle était arrivée à Naha. Tout d'abord la chaleur, ses voisines avaient prétexter une invasion de moustique à cause de la lumière..Seulement Miharu se doutait bien que ce n'était pas tellement les moustiques qui les gênaient, mais plutôt les " Don Juan" qui venaient foutre le bordel sous la fenêtre..L'une des deux avait sûrement eu peur que Miharu s'en mêle et qu'elle casse toute chance et toute relation..C'était pitoyable.

    La jeune femme s'assit sur son lit, et constata que la fenêtre était toujours fermée, même si les volets l'étaient..Aucune n'avait eu chaud pendant la nuit ou quoi ?
    Apparemment non, l'une dormait bruyamment et l'autre était emmitouflée dans ses couvertures jusqu'au cou.
    Miharu se leva bruyamment, et marcha sur le sol, avant d'ouvrir la fenêtre, puis les volets, elle n'allait pas se laisser faire..Non , elle ne réagissait pas comme une gamine mais cette chaleur était épouvantable.C'était pour le bien commun.

    A côté de cette chaleur, elle avait remué sans cesse l'histoire avec sa mère, ce coup de téléphone qu'elle avait reçu des jours auparavant, elle avait été choquée, puis avait raccroché au nez de sa mère, chose qu'elle n'avait pas souvent fait, même jamais. Miharu respectait bien trop sa mère pour faire cela, mais là , elle n'avait plus eu envie de l'entendre. Déjà, elle ne voulait pas que sa mère refasse sa vie avec un autre homme, c'était carrément inconcevable. Habiter chez lui, partager la salle de bain, les repas, la télé, et surtout sa mère, c'était ça qui était le plus dur..Et elle ne voulait pas penser à l'éventualité d'un homme plus vieux qui habitait sous son toit..On ne sait jamais ce qu'il aurait pût faire ou dire...Les histoires ne manquaient pas à propos d'harcellement sexuel , et ça, Miharu ne voulait plus le revivre, c'était tellement dur à supporter, même maintenant..
    Elle n'avait pas fermé l'œil de la nuit, alors cela voulait dire qu'elle était vraiment de mauvaise humeur, il ne fallait pas la chercher là. Elle était calme d'habitude, mais là , là , c'était trop pour elle, il ne fallait pas que quelqu'un en rajoute, sinon ca allait faire mal , et oui, Miharu pouvait être violente parfois !

    Bref. Après avoir ouvert la fenêtre, elle fît son lit rapidement, tout en entendant les plaintes de ses voisines de chambre, l'une avait arrêté de ronfler et l'autre s'était caché le visage avec son drap.
    Elle soupira une nouvelle fois et alla ouvrir son armoire, sans un grand fracas, avant de choisir ses vêtements. Aujourd'hui, ca serait un slim rose poudré, tout mignon, puis un petit haut blanc à volant en dentelle. Miharu était une fille coquette, et d'ailleurs, quelle fille ne l'était pas ? Elle faisait attention à elle, c'était une manière de se sentir bien, propre sur elle, présentable. Elle détestait les gens qui ne faisaient aucun effort pour être correct, les gens avec les cheveux décoiffés, du maquillage à outrance, une couche de fond de teint épaisse de 2 cm sur le visage..Buerk.
    Elle pris une serviette et tout le nécessaire, puis sortit de la chambre avant de claquer la porte, puis elle se dirigea vers les salles de bains.
    Elle entra dans une cabine et posa tout sur le sol, et les vêtements aux portes manteaux, puis elle se glissa dans la douche avant d'allumer l'eau glacée. Cela lui faisait le plus grand bien, et la rafraichissait..Et après tout , ca lui permettait de réfléchir. En ce moment elle n'avait que sa mère dans ses pensées. Elle aurait bien voulu oublier ça un ou deux jours, mais elle attendait le coup de téléphone, le prochain..Comment réagiraient-elles toutes les deux ? Miharu s'excuserait sûrement et lui expliquerait ses raisons et sa mère défendrait son petit ami et la relation qu'elle entretenait avec lui..

    Elle éteignit l'eau au bout de dix minutes puis s'habilla, avant de se peigner les cheveux encore mouillés, et elle retourna dans sa chambre. Ses deux voisines étaient levées, ah , tien donc ? Miharu fît un petit sourire, ce qui ne manqua pas d'échapper à ses voisines.

    - Ça te fait rire ?

    - Hein ? Demanda miharu en se retournant - Oui un peu ! C'est drôle, y a un quart d'heure tu ronflais comme une machine à laver !

    - Oh toi...

    - Oui..Moi ! Mais tu dois plus te rappeler de mon nom..Après tout je m'en fou. Je me casse de cette chambre.


    - Ah tant mieux alors !

    - Oui a qui le dit tu..Vous pourrez écouter vos dons Juan pourris. Dit-elle en posant ses affaires dans l'armoire, puis elle pris ses chaussures et les enfila, avant de se diriger vers la porte.

    - C'est ça , casse toi va voir ta nouvelle chambre !

    - Oh quel langage ! ...Non, là je descend juste à la cuisine...C'est idiot hein ?

    Puis sur ses mots, elle ouvrit la porte et descendit à la cuisine . A cette heure là , elle était complètement vide, et c'était tant mieux ! L'auberge dormait encore sur ses deux oreilles, enfin, sauf les voisines de chambre de Miharu. Elle avait été vraiment contente de les avoir réveillée. La jeune asiatique était une vraie garce, par moment.
    La jeune femme pris un verre et ouvrit le frigo..Heureusement il y avait du jus d'orange, et elle s'en servit un grand verre, et ce fût tout, même dans les placards il n'y avait pas de quoi se cuisiner un bon petit dèj'. Quel monde !
    Elle soupira une dernière fois, et elle s'apprêta à sortir de la cuisine pour aller se chercher un petit déjeuner au combini, là bas au moins, il y aurait de tout , et même des magazines..Miharu s'occupait beaucoup avec les bouquins en ce moment, elle n'avait rien à faire...

    Elle pris le virage un peu trop fort, et elle rentra violemment dans quelqu'un plus petit qu'elle.
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Suzumura KaoruMessages : 57
Date d'inscription : 02/07/2010
Suzumura Kaoru desu
MessageSujet: Re: La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru]   La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru] Icon_minitimeJeu 12 Aoû - 23:36

La chaleur ne dérangeait pas Kaoru. En effet la jeune nippone vivait ici depuis maintenant treize ans, alors la température de l'île, elle la connaissait par coeur. Ce n'était donc pas à cause de ce facteur climatique qu'elle émergeait dans les alentours des six heures du matin. Non, c'était tout autre. Agoraphobe invétérée, Kaoru avait donc une peur bleue des gens. Impossible donc pour elle d'espérer une grasse matinée en vivant dans une auberge ... Même si les adolescents étaient réputés pour être de gros dormeurs, il y aurait toujours un lève-tôt pour l'embarrasser. Alors son corps s'était adapté à son rythme de vie serré. Elle sortait très tôt, mais ne se couchait vraiment pas tard le soir, histoire d'équilibrer le tout.
Ce matin-ci n'échappait pas à la règle. La jeune femme se redressa lentement dans son lit tout en étirant les bras mollement. Les volets étaient encore tirés, seul un mince rai de lumière s'échappait des fentes de ces derniers. Le soleil se levait tôt à Naha.
Un pied hors du lit, puis deux. Des mains qui frottent des yeux encore endormis. Kaoru avait beau être habituée à se lever à cette heure matinale, quelques symptômes physiques de fatigue persistaient.
Sur la chaise en bois rangée sous le bureau de la même matière, était posée sa belle jupe à volants. Celle qu'elle aimait tant. Elle aurait sincèrement mieux fait de ne pas pénétrer dans la forêt la veille. En surmontant sa peur maladive pour aller sauver une jeune étrangère tombée dans un ravin, elle avait fusillé sa belle jupe. Mais bon, que valait un bout de tissu à côté d'une vie humaine ? Son agoraphobie attendrait ... Bien sûr elle n'avait pas dut tout été à l'aise lors de la rencontre avec la coréenne, mais bon elle n'allait pas lui dire "pouf j'appelle les secours et je m'en vais, tu attendras toute seule !" Il fallait parler aux blessés pour les rassurer. Mais cette rencontre l'avait hantée toute la journée. En y repensant, parler à une inconnue ne s'était pas avéré si terrible que ça. Elle n'était pas prête de recommencer mais malgré tout elle avait imaginé que le jour où elle serait forcée de converser de la sorte elle ferait un malaise.

Ces pensées chassées de son esprit, Kaoru choisit une autre jupe, de couleur orangée mais dans le même style que la blanche posée sur la chaise. En haut, elle opta pour un chemisier simple blanc. (http://www.nautiljon.com/images/cd/yui/my_short_stories.png) En dessous elle opta pour un maillot noir deux pièces. Bien sûr elle le mettait au cas où mais se baignait rarement, où alors dans les moments où la plage était quasi déserte. Disons qu'elle n'oserait jamais se montrer en maillot, même si elle était fière de son choix. En effet elle l'avait acheté avec ses économies durement gagnées grâce à son travail, et elle avait absolument voulu un ensemble féminin. Kaoru avait beau s'habiller très simplement, elle portait très bien tous types d'habits.
La voilà fin prête. Elle avait une chambre pour elle toute seule, tout comme Yue et Kimiko. Ryuhei lui ne vivait pas à l'auberge, sinon elle irait de temps en temps lui rendre une petite visite. Mais il avait un appartement au coeur de Naha et impossible pour elle de se rendre en ville aussi souvent qu'elle voudrait voir son ami. Elle n'y allait que pour le strict nécessaire, et en général ne sortait qu'un "bonjour, merci, au revoir" aux vendeurs.

Un spasme secoua son estomac. Le tout suivi d'un gargouillement sonore. La faim s'emparait doucement d'elle, maintenant que son corps engourdi se détendait. Comme à son habitude, avant de sortir, guitare en main, pour prendre la direction de la plage -elle ne ferait plus l'erreur de vouloir changer ses habitudes, la jeune nippone descendrait aux cuisines afin de dénicher un truc à grignoter. En général Ryu' lui laissait toujours un petit en-cas de côté car il savait que la venue de Kaoru était quotidienne. Et comme il était une vraie marmotte il n'était quasiment jamais là pour l'accueillir alors il anticipait. Un crème, ce jeune homme ! La demoiselle attrapa donc son étui de guitare posé au pied de son lit, vérifia que son calepin rempli de gribouillis, de notes pour ses chansons. La jeune femme était en effet musicienne, chanteuse et compositrice. En même temps il valait mieux pour elle qu'elle soit polyvalente, ainsi si l'envie lui prenait un jour de se lancer dans une carrière, elle n'aurait pas besoin de trop de musiciens autour d'elle.
Tout étant ok, elle se décida enfin à descendre. Pas de bruit alertant, elle sortit en catimini de sa chambre et la referma à clef discrètement. Passant la bretelle de son étui de guitare sur l'épaule, elle descendit les marches des escaliers jusqu'à parvenir au rez-de-chaussée.
Toujours personne. Parfait. Le timing était impeccable.
La jeune nippone pénétra donc dans la cuisine. Son but était d'atteindre le fond de la pièce, derrière les fourneaux. Son en-cas était rangé dans un des placards réservé au personnel, soit à Ryuhei. Les élèves n'avaient pas l'autorisation de toucher à ces placards, ainsi Kaoru était certaine de ne pas se faire accidentellement piquer son déjeuner. Surtout que personne ne connaissait son visage par ici, alors comment sauraient-ils qu'ils avaient volé par inadvertance le repas de quelqu'un ?
Et puis le temps qu'elle avance pour s'y rendre, une silhouette non identifiée la percuta de plein fouet. La jeune femme ne s'en alarma pas, à cette heure-ci ce ne pouvait être que Kimiko qui faisait l'inventaire pour les courses pour lui filer après. Ou alors un Ryuhei matinal, mais ça c'était moins probable vu le loir qu'il était.

Kaoru ▬ « Han ! »

Une simple interjection de surprise. Suivi d'un "itai" aigü car la silhouette avait également cogné sa tête et une douleur lancinante était survenue. Tant qu'elle n'aurait pas identifié la personne en cause de son étoudissement, elle ne ferait pas l'effort de construire une phrase complète. Elle se massa le crâne, puis recula d'un pas ou deux. Les lumières étaient éteintes, Kaoru tendit la main vers l'interrupteur situé derrière elle afin d'y voir un peu plus clair. Et là, oh surprise ! L'individu était de sexe féminin, et ne correspondait à aucune des suppositions émise plus tôt par la jeune femme. Perplexe, car elle n'avait jamais vu ce visage, elle dut en conclure à son allure ultra flashy -enfin pour elle qui s'habille de blanc et de couleurs pâles, qu'elle était l'une des adolescentes du voyage. Décidément, elle avait jusque là réussi à éviter les jeunes, il fallait qu'elle en croise deux en deux jours ! Kaoru eut à peine le temps d'identifier son interlocutrice que ses membres se mirent à trembler. Elle se plaqua machinalement contre le mur, se raidit. Son visage pâlit. Sa réaction était semblable à une fille ayant surpris un cambrioleur ou un meurtrier ... Complètement tétanisée, incapable de prononcer un mot, elle se contentait de fixer l'inconnue qui elle aussi se massait le crâne ...

Kaoru ▬ « ... »
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Suzuki MiharuMessages : 123
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Suzuki Miharu desu
MessageSujet: Re: La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru]   La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru] Icon_minitimeDim 15 Aoû - 12:57

    En rentrant dans cette personne, Miharu n'y était pas allée de mains mortes.
    Miharu ressentit comme un coup sur son front, et elle recula de quelques pas avant d'ouvrir les yeux et de voir que la personne qu'elle avait percuté était une jeune fille. A vue de nez, elle devait avoir le même âge qu'elle. Elle avait un visage doux, et tranquille, de longs cheveux noirs qui lui tombaient sur les épaules. En réfléchissant bien, Miharu l'avait sûrement déjà vu , car elle croisait souvent les personnes du village.
    Ah ! Elle se souvint maintenant, souvent, elle voyait cette fille sur la plage, accompagnée de sa guitare, d'ailleurs elle jouait bien, très bien.
    Une fois, en passant dans le chemin de sable qui conduisait à la plage, Miharu entendit un air de guitare, un petit air, qui se coupait, et qui reprenait, comme si quelqu'un était à la recherche d'une note pour composer une musique... Un air mélodique, qui nous transportait dans un autre monde, en entendant cette mélodie, Miharu ressentit ce qu'elle n'avait jamais ressentit auparavant , un retour dans le passé, de la nostalgie..Quelque chose d'ineffable, mais de magnifique. Cela faisait pensé au sifflement d'un oiseau , un oiseau enfermé dans une cage, qui voudrait s'échapper.

    Miharu regarda cette jeune fille, qui avait l'air stressée, elle avait les yeux vides, c'était inquiétant. Elle vît que la jeune femme commençait à trembler, et elle vît de la peur dans ses yeux. Prenait-elle Miharu pour une voleuse ou quoi que ce soit ? Pourtant elle n'avait pas l'air bien méchante, au contraire, Miharu avait un visage apaisant, et pas agressif, juste ses mots l'étaient. Car oui, Miharu pouvait être blessante, après tout ce qu'elle avait vécu, elle ne se laissait plus faire. Mais si on la croisait dans la rue comme une simple inconnue, on pouvait se dire qu'elle avait l'air d'un ange, qu'elle devait être douce, gentille, et qu'elle faisait une parfaite confidente et conseillère. Ce qui était vrai, mais jamais personne n'aurait pû penser que Miharu pouvait être blessante dans ses paroles, car oui, elle était gentille, mais tout avait une limite, et quand cette limite était franchie, elle pouvait être vulgaire, comme elle l'avait fait avec ses voisines de chambre. Mais oui, elle avait vraiment envie de changer de chambre, et elle le ferait, être seule lui ferait le plus grand bien, et elle serait libre de ses faits et gestes.
    Au début du voyage elle avait voulu faire connaissance avec ses camarades de classes, elle pensait pouvoir se faire des amies, mais là , c'était trop , elle se demandait comment elle avait pû les supporter tout ce temps , et elle regrettait de ne pas avoir pris de chambre individuelle depuis le début, elle aurait été tellement mieux ! Il valait mieux pour elle d'être enfermée dans la solitude, plutôt qu'avec des gens qu'elle détestait, comme disait le dicton , «  Il faut mieux être seul que mal accompagné ».
    Miharu posa une main sur son front, elle avait l'impression d'avoir un pis vert dans la tête , elle avait un mal de crâne lancinant. Bon sang, rentrer dans quelqu'un lui été déjà arrivé, mais pas jusqu'à avoir un mal de tête pareil !

    Bref, Suzuki-chan reporta son attention sur l'autre jeune fille. Son comportement était vraiment étrange, elle tremblait, et cela se voyait, et elle se plaqua petit à petit contre le mur. C'était quoi le problème ? Elle était bizarre cette fille...
    Miharu soupira et s'approcha d'elle, prudemment, elle ne voulait pas la brusquer, si elle réagissait comme ça, il y avait une raison !

    -Ça va ? Demanda Miharu inquiète – Excuse moi de t'avoir rentrer dedans comme ça.. Et comme j'ai mal à la tête, j'me dit aussi que t'a du avoir mal aussi..

    Miharu se retourna vers la cuisine, qui était à présent éteinte, et la présenta d'une main rapide.

    -Si tu cherche quelque chose, il n'y a rien, à part du jus d'orange.. D'ailleurs je crois que je vais aller m'acheter un bentô, tellement j'ai faim..Enfin bref, dit-elle en se retournant vers la jeune fille – C'est rare de voir quelqu'un se lever aussi tôt , même à moi , ca ne m'arrive pas souvent.

    Miharu s'apprêta à s'en aller vers le hall de l'auberge, mais elle se retourna vers la jeune femme.

    - Je m'appelle Suzuki Miharu..Si tu veux, on peux aller au combini toutes les deux pour acheter des bentô.. Sauf si tu as déjà déjeuner évidemment..
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Suzumura KaoruMessages : 57
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Suzumura Kaoru desu
MessageSujet: Re: La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru]   La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru] Icon_minitimeDim 15 Aoû - 23:31

Qu'elle était bavarde, cette fille ... Kaoru qui n'avait vraiment pas pour habitude d'aligner plus de trois mots dans une seule et même phrase se demandait, perplexe, comment son interlocutrice -m'enfin même si elle se tapait un monologue depuis cinq minutes- pouvait débiter autant de mots en quelques secondes. Il est vrai que la jeune nippone ne fonctionnait pas vraiment comme les jeunes de son âge, et que les adolescents avaient une forte tendance à parler sans s'arrêter, pour les moins réservés. Mais le peu de fois où elle avait des conversations avec quelqu'un c'était avec des adultes et ils avaient beaucoup moins de choses à raconter. Ryuhei était sans doute une exception, mais vous me direz il était encore jeune, vingt-six ans c'est jeune. Kaoru pouvait l'écouter bavarder des heures durant, sa voix mélodieuse la berçait et sonnait agréablement à ses oreilles. Il était sans doute le seul être humain à qui la jeune femme se soit un tant soit peu ouverte.

Et si l'on revenait à l'instant présent, cela donnait quoi ? Encore sonnée par la situation pour le moins embarrassante dans laquelle elle venait de se fourrer, Kaoru n'avait écouté les propos de l'inconnu que d'une oreille relativement distraite. Elle avait retenu qu'elle lui avait demandé si elle allait bien. Bien sûr elle n'avait retenu de la tirade que l'information qui l'intéressait, plus ou moins, tout était relatif. Le blabla autour, elle ne s'en souvenait déjà plus. Elle avait donc machinalement hoché la tête en guise de "je vais bien". La nature nous a donné un corps qui s'anime à notre guise, pourquoi gaspiller sa salive ? Oui, Kaoru raisonnait bizarrement parfois. Parce que bon, une personne loquace donnait bien plus envie d'être côtoyée qu'un individu muet, craintif et enfermé dans son mutism. Nous sommes d'accord.

Toujours adossée contre le mur, de légers spasmes d'effroi parcourant son corps, Kaoru prit enfin le temps de détailler la jeune femme. A en observer son visage, elle ne devait guère être plus âgée qu'elle. N'oublions pas qu'un peu plus tôt la demoiselle avait conclu qu'elle avait affaire à l'une des voyageuses, donc elle était sensée être lycénne. Donc elle avait au maximum dix-huit ans, quelque chose comme cela. Vêtue de couleurs que Kaoru n'oserait sans doute jamais porter, prétextant dans une moue charmante que ce genre de coloris ne lui allait pas, elle arborait fièrement un pantalon moulant rose et un haut blanc. Les dentelles plaisaient à Kaoru, mais elle avait déjà le slim en horreur. Autant dire qu'elle avait parfois du mal avec la mode d'aujourd'hui, avec laquelle elle était bien souvent en décalage d'ailleurs. Elle avait des cheveux mi-longs auburn, encadrant son visage fin et pâle. Un frange coupée droite venait épouser la forme de ses sourcils. Un peu plus grande qu'elle, un visage mignon. Mais cela ne rassurait en rien Kaoru qui se rappela aussitôt le flot de paroles auxquelles elle avait eu droit. Agoraphobe de base, elle avait encore plus peur des gens bavards parce que les informations se bousculaient dans sa tête. Paraîtrait-elle impolie ou désagréable si elle ne répondait pas à toutes les questions ? Et si elle ne répondait pas du tout ? Que fallait-il répondre à cela ? Que pensaiens les gens en face d'elle ? Plus ils étaient bavards et plus ils déstabilisaient la jeune nippone. Ainsi Kaoru n'était vraiment pas rassurée, pour le coup. Et puis elle s'était rapprochée !!

Et puis elle se mit à se plaindre qu'il n'y avait rien à manger dans la cuisine. Si elle avait bien compris elle avait parlé d'aller s'acheter à manger. Bien sûr, il y avait l'en cas matinal de Kaoru, mais ça elle se garderait bien de le lui dire si un jour sa bouche s'ouvrait devant l'inconnue.
Quant au fait de se lever tôt, elle avait vite fait relevé l'allusion. Si elle savait ... Cet horaire était le quotidien de la jeune femme. Peut-être qu'elle n'était pas accoutumée au lever matinal, sans doute appréciait-elle à sa juste valeur une bonne grasse matinée ? En tout cas Kaoru elle était bel et bien habituée à émerger aux aurores, ce n'était plus un souci pour elle.
Et puis elle tourna les talons, quittant la cuisine pour rejoindre le hall. Kaoru se décolla doucement du mur, se disant qu'elle avait partir au combini s'acheter son petit-déjeuner et qu'elle pourrait avaler le sien tranquille pour aller jouer un morceau sur le sable encore frais de la plage. Eh bien non, son voeu ne serait pas exhaucé, car l'inconnu rebroussa chemin et Kaoru se plaqua à nouveau contre le mur. Aujourd'hui il serait sacré "meilleur ami" ... Elle se présenta vivement. Suzuki ... Quelle importance, si ça se trouve demain elle ne s'en souviendrait même plus. Elle lui proposait maintenant d'aller faire leurs emplettes ensembles ? Et c'était dans ce genre de moment qu'il fallait émettre une réponse audible ... Accepter ou décliner, aucune importance, mais le but était qu'il fallait qu'un son sorte de sa bouche close.

Le sang battait très vite dans ses tempes. Sa tête commençait à lui tourner, envahie de questions. Elle ne se savait pas capable d'affronter les gens. Même si à moins de sept heures du matin le combini serait quasiment désert, ce n'était pas un risque à prendre. De plus elle avait un appétit de moineau et son en cas lui suffisait amplement, la dénommée Suzuki risquait de lui poser des questions du genre "tu manges pas beaucoup, mais t'as pas faim ??" ... Et puis bon, elle était surtout pressée d'aller jouer avec sa gratte et elle avait cru comprendre que les jeunes comme elle traînaient en discussions, balades sans fin et compagnie. Le stress l'envahissait à une vitesse vertigineuse. Dire quelque chose, n'importe quoi !

Kaoru
▬ « Ano ... Kaoru desu. »

Se présenter. Mais quelle idée ! Engager la conversation de la sorte allait l'inciter à vouloir en savoir plus ! Surtout que la Suzuki en face devait trouver son attitude assez étrange ... Elle le savait, elle était souvent la bête curieuse lorsqu'elle daignait faire l'effort de sortir en communauté. On parlait dans son dos. Et elle s'en fichait, mais si cette fille la prenait pour une alien, c'était un peu normal. Des gens coincés comme elle, ça courait pas les rues tous les jours. Malheureusement pour cette fille matinale, c'était tombé sur elle et pour le moment elle n'aurait droit qu'à une fille effrayée collée contre un mur et un prénom : Kaoru.
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Suzuki MiharuMessages : 123
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Suzuki Miharu desu
MessageSujet: Re: La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru]   La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru] Icon_minitimeMar 17 Aoû - 15:42

    Miharu n'était pas un moulin à parole, d'habitude, non, elle parlait oui, mais le minimum, ce qui était nécessaire. L'autre jour, elle avait parlé librement à Jae Won car il était devenu son ami, et elle avait confiance en lui, alors qu'avec une personne normale, elle n'aurait pas autant parlé, elle n'aurait peut-être pas parlé du tout d'ailleurs. Miharu était une jeune femme étrange, elle avait deux facettes, la facette tranquille, douce, paisible, qui ne parlait pas beaucoup et qui restait discrète, et l'autre facette, plus dure, plus énergique, celle qui pouvait parler beaucoup, celle qui pouvait être franche. La deuxième personnalité ressortait avec des personnes en qui elle avait totalement confiance.
    Elle pouvait être associable, mais elle pouvait aussi vouloir faire connaissance. La personnalité de la jeune femme pouvait rendre les gens fous de rage, comme sa mère.
    Sa mère prenait souvent des gants quand elle lui parlait, car elle pouvait avoir affaire à la tornade Miharu, celle qui criait, et qui tapait dans tout ce qui bougeait quand elle était énervée, celle qui pouvait être blessante et franche.
    En général la jeune fille ne parlait jamais plus haut que sa mère, pour une question de respect, et parce que c'était la personne qu'elle aimait le plus au monde, elle essayait de ne pas dire de choses blessantes, même si quelques fois elle ne pouvait pas se retenir.
    Si elle parlait beaucoup , là tout de suite, c'est qu'elle avait vu que Kaoru était gênée..En fait, non, elle n'était pas gênée, elle ne savait comment décrire son état, elle avait l'air effrayée, mais elle ne savait pas par quoi , ni par qui . Si c'était Miharu , c'était idiot d'avoir aussi peur, elle n'allait pas lui sauter dessus et l'agresser, elle avait autre chose à faire !

    Miharu n'était pas non plus une personne qui forçait les gens, elle posait des questions, mais quand elle voyait que cela énervait la personne en face, elle se taisait, car elle aussi n'aimait pas être harcelée, et dérangée. Les gens qui posaient des questions sans cesse, elle trouvait ça chiant, elle n'aimait pas les gens collants, et qui s'efforçaient à trouver un sujet de discussion, des banalités en plus, du genre " Ah tien t'a mangé quoi à midi ? ", "Et les amours ca va ? " , " Et l'école ? Tu fais quoi l'an prochain ? ". Toutes ses questions là , elle les détestait, pourquoi les gens se sentaient-ils obliger de rentrer dans le moule, de poser les même questions ? Miharu avait entendu ca maintes et maintes fois des amies de sa mère, et elle ne le supportait plus. Elle avait envie de les envoyer paître correctement, mais au Japon, tout le monde savait que le respect envers les personnes plus âgées était important. Au diable les courbettes. Un jour viendrait ou Miharu ne pourrait plus se retenir et enverrait chier tout le monde.
    Peste ? Oh oui , ca oui, elle pouvait l'être, et sans difficultés !

    Miharu soupira devant le manque de réaction de sa " camarade ". Elle avait envie de lui dire " Hey , bouge toi , c'est bon je vais pas te bouffer, n'ai pas peur.."
    Mais non, elle se retint, l'autre devait bien avoir une bonne raison pour réagir comme ça..C'était quoi déjà, la maladie des gens qui avaient peur de la foule ? Claustrophobie ? Ah non pas ça..Cette éventualité lui traversa la tête, mais en même temps, les chances pour que sa camarade ai cette maladie étaient plutôt infimes.

    Miharu s'apprêta à repartir, sans rien ajouter, quand l'autre jeune fille ouvrit la bouche, tout en tremblotant.


    Kaoru ▬ « Ano ... Kaoru desu. »

    Miharu avait envie de dire un grand " Ah enfin ! " Mais à la place, elle se retourna vers elle , avec un sourire qui pouvait paraître hypocrite. Aujourd'hui n'était tout simplement pas le jour où il fallait l'embêter, quand elle se réveillait de mauvais pied, elle pouvait tout envoyer valser, c'était un mauvais trait de caractère. En fait, Miharu avait tout simplement un caractère de cochon, mais elle s'en foutait, au moins, elle l'assumait.

    - Je m'appelle Suzuki Miharu. Enchantée. Rajouta t-elle - Désolée de t'ennuyer avec mes questions.

    Ce fût tout ce qu'elle lui demanda, en même temps, elle l'avait attaquée avec trop de paroles, ce qui n'était pas dans ses habitudes.
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Suzumura KaoruMessages : 57
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MessageSujet: Re: La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru]   La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru] Icon_minitimeMar 17 Aoû - 18:12

Le regard de son interlocutrice était très parlant. Kaoru avait beau n'écouter les paroles sans trop d'intérêt pour elle que d'une oreille distraite, cela lui permettait de s'attarder sur des détails physiques auxquels peu de personnes prêtaient attention. Le regard notamment, la jeune femme s'attardait volontairement sur celui des gens qui conversaient avec elle -ou plutôt avec un mur, mais bon. Celui de cette fille couvait un mélange subtil d'agacement et de curiosité. Oui, Kaoru était une bête curieuse, ce genre de réactions elle y était parfaitement habituée. Mais l'agacement était quelque chose qu'elle ne voyait pas fréquemment dans le regard des gens, remplacé bien souvent par de la pitié sournoise envers elle. Vous comprenez, avoir peur de dialoguer ne serait-ce que d'un "bonjour ça va" avec des gens tout à fait normaux, c'était une tare. Pauvre fille, il fallait la prendre en peine. Peut-être certains avaient-ils pensé qu'il fallait qu'elle voit un docteur. Psychologue, psychiatre ? La nippone n'y connaissait pas grand-chose dans le domaine de la médecine, pas très curieuse de ce domaine. Pourtant ça pourrait lui être utile bien plus d'une fois mais chacun ses centres d'intérêts, le sien était la musique en grande majorité.

L'agacement donc. Kaoru exaspérait-elle la dénommée Suzuki ? Elle n'avait sans doute pas l'habitude d'avoir affaire à des personnes enfermées dans leur mutisme et, impuissante face à la situation, il s'en dégageait un agacement d'une personne qui ne pouvait agir. Kaoru analysait vraiment les regards des gens, elle s'imaginait des réactions et puis cela lui permettait de tenter de cerner son interlocuteur. Sa, pour l'instant présent. Machinalement, la demoiselle se mordilla la lèvre inférieure. Elle avait beau se sentir apeurée, un brin de culpabilité vint faire surface en elle. Enerver les gens, ce n'était pas son but. Malheureusement, avec une attitude comme la sienne, elle avait trois choix qui s'offrait à elle : soit elle faisait pitié, soit on ressentait du mépris, soit elle agaçait. Il y avait peut-être d'autres éventulatiés mais Kaoru n'y avait pas réfléchi. Pour le moment, elle était concentrée sur la moindre des réactions de son interlocutrice.
Son regard avait légèrement changé, elle semblait fixer un point invisible droit devant elle, par-dessus l'épaule de Kaoru. Elle devait sans doute être plongée dans d'intenses réflexions. Certaines personnes, bavardes, et soucieuses de combler le blanc soudain de la conversation, auraient demandé un truc du genre "est ce que tout va bien ?" Mais la jeune nippone profitait de cette absence d'insistance de Suzuki pour réfléchir posément. Vu que l'autre était elle-même en duel avec son inconscient, ou quelque chose du genre, elle pouvait analyser la situation tranquille.

C'était ainsi qu'elle en avait conclu, qu'apèrs le débit de paroles déversé par la jeune femme, une absence de réponse serait vu comme un affront. Une provocation gratuite et sournoise. De plus le regard agacé de la jeune femme appuyait sa théorie. Son cerveau avait tourné très vite, et elle avait lâché un "Kaoru desu" en quatrième vitesse. Encore heureux que la fille ait réussi à interpréter le sens de la phrase !
Et puis elle se présenta de nouveau. Avait-elle oublié dans sa précipitation que Kaoru était déjà en possession de son identité ? Cette maladresse involontaire parvint à faire étirer un très mince sourire sur les lèvres de Kaoru. Elle souriait rarement face aux inconnus, mais la situation était pour le coup franchement cocasse, et ce discret sourire montrait que Kaoru réagissait positivement, pour une fois.
Elle s'excusa de l'ennuyer avec ses questions. La jeune nippone déglutit lentement, puis secoua la tête de gauche à droite en signe de dénégation. Ce n'était pas ses questions en particulier qui la dérangeait, mais sa présence toute entière. Elle ne parvenait toujours pas à comprendre sa réaction. Face à quelqu'un, elle se raidissait, tremblait comme une feuille. Et elle ne saisissait toujours pas son incapacité à converser avec les autres. S'était-elle trop renfermée en décidant de ne plus retourner à l'école car ça lui faisait penser à ses parents, pour s'isoler sur la plage des heures durant sans parler ? Peut-être était-elle en train de perdre la faculté de la parole. Bah, elle avait de bonnes conversations avec Ryuhei au moins, enfin bonnes, elle alignait quelques phrases complètement plutôt que trois mots formant une sentence totalement décousue. Peu importe, ce matin-là elle allait faire un petit effort, parce que le regard de Suzuki ne lui inspirait nulle confiance et qu'elle n'avait pas l'air commode lorsqu'elle était mal lunée. Ne voulant prendre aucun risque, et puis ayant déjà "bavardé" avec la coréenne accidentée dans la forêt la veille, elle pourrait bien répondre à deux ou trois questions. Mais elle ne la suivrait nullement au combini, il ne fallait pas trop en demander. Inspire, expire. Kaoru souffla et prit une grande bouffée d'air avant de dire, ses mots entrecoupés par une hésitation craintive :

Kaoru ▬ « J-J'ai déjà dé- jeuné. M- mais je ne vais pas t- t'empêcher d'aller ch- chercher ton déjeuner. »

Ouf, c'était dit. Avec de grosses difficultés mais elle avait parlé. Maintenant espérons que l'autre n'allait pas insister pour qu'elle l'accompagne à l'épicerie. Et puis elle attendrait patiemment qu'elle s'en aille pour aller chercher son en cas dans les placards réservés au personnel. Et elle pourrait enfin aller se caler pour jouer de la guitare. Elle avait pris pas mal de retard ce matin, elle devrait déjà avoir englouti son déjeuner sur le chemin et atteint la plage à cette heure-ci.
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Suzuki MiharuMessages : 123
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MessageSujet: Re: La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru]   La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru] Icon_minitimeJeu 19 Aoû - 15:55

    Miharu avait été un peu agacée, de l'attitude de Kaoru, c'est vrai . Pas parce qu'elle était sur son chemin et qu'elle venait de la heurter, mais parce qu'elle ne réagissait absolument pas à ce que disait Miharu.
    La jeune femme avait eu l'impression de parler à un mur, mais un mur qui était capable de parler, mais qui ne le faisait pas, qui ne prenait pas la peine de le faire.
    D'habitude, Miharu ne prenait pas la peine de se présenter , car elle ne souhaitait pas connaître les gens, mais Kaoru était différente, elle avait une façon de réagir, différente, elle ne la regardait pas de haut. Oui car d'habitude, Miharu recevait des regards soit haineux, soit des regards hypocrites. Les gens ne venaient vers Miharu que quand elle pouvait leur apporter quelque chose. Et elle ressentait comme du plaisir à les envoyer promener. Elle détestait les personnes hypocrites. Et dès qu'elle quitterait ce lycée , tout irait mieux pour elle, elle ne les reverrait plus, et c'était tant mieux ! Après tout elle n'avait aucun ami dans cette classe , et elle ne le regrettait pas ! Il était trop tard pour aller gratter l'amitié, et même, elle n'avait pas envie, il y avait tellement de pestes et de coureurs de jupons dans cette classe !
    Elle même n'était pas un premier prix de perfection, et elle en était bien consciente, mais au moins on ne pouvait pas lui reprocher d'être hypocrite. Elle disait ce qu'elle pensait, même si elle blessait les gens. Après tout, il valait mieux une critique constructive plutôt qu'un compliment hypocrite non ?

    Bref, quand elle avait vu Kaoru et sa réaction, elle s'était dit que cette fille devait avoir un problème, qu'elle devait être fatigué ou malade, un truc comme ça. Mais en tout cas, elle n'avait pas décelé un poil de méchanceté, et même elle même n'était pas méchante, si elle avait voulu faire connaissance avec Kaoru en parlant beaucoup , c'était pour la mettre à l'aise, mais le résultat avait été l'effet inverse. Kaoru n'avait pas réagit. Après tout elle avait du avoir l'air d'une idiote à parler autant , alors que d'habitude, aucun son ne sortait de sa bouche.
    Elle se rendit compte à ce moment là qu'elle changeait progressivement..En faisant connaissance avec les gens, elle été devenue différente, elle évoluait. Elle avait parlé à Jae Won en toute confiance, et lui avait révélé une partie de son passé. Elle devenait plus sympathique..Mais là , aujourd'hui, elle était agacée, parce qu'elle avait passé une mauvaise nuit, et à cause de l'histoire avec sa mère. Elle attendait son coup de téléphone de pied ferme en plus.
    Mais elle se sentait un peu coupable d'avoir été agacée pour rien du tout. Kaoru avait l'air mal , et il ne fallait pas l'enfoncée..Bon après tout qu'est ce qu'elle en savait ? Elle ne la connaissait pas du tout, cela faisait à peine 5 minutes qu'elle avait fait sa connaissance, donc elle ne la connaissait absolument pas.
    Mais elle avait réussit à décelé un petit sourire qu'avait fait Kaoru , quand elle avait donné son prénom, comme si c'était un sourire de réussite, elle avait fait quelque chose que d'habitude elle n'arrivait pas à faire..Donner son prénom ? C'était un peu idiot comme raisonnement.
    Enfin, elle ne devait pas la juger, parce qu'elle était aussi en situation compliquée, Miharu n'était pas parfaite, et elle ne parlait pas non plus aux gens, alors comment reprocher à une jeune fille comme Kaoru , de ne pas parler librement ? Elle n'en était pas capable non plus. Peut-être , que elle aussi avait vécue des choses graves dans son passé..Peut-être pires qu'elle, d'ailleurs.

    Miharu était quelque peu paumée dans son esprit, quand Kaoru répondit, la voix tremblante et mal contrôlée.


    Kaoru ▬ « J-J'ai déjà dé- jeuné. M- mais je ne vais pas t- t'empêcher d'aller ch- chercher ton déjeuner. »



    - Oh d'accord..Dit Miharu simplement - Je comprend, ce n'est pas grave..Tu étais toute seule alors..Enfin bref..J'vais y aller maintenant.


    Puis elle se dirigea vers la sortie de l'auberge..Kaoru allait-elle la suivre, ou resterait-elle dans une cuisine vide de tout ingrédient ? Pff cette auberge n'était pas très bien tenue..Mais en même temps, ce n'étaient pas les élèves qui devaient venir se servir dans la cuisine..Ici c'était une auberge, pas leur maison.
    Ah , ce qui manquait à Miharu c'était la bonne odeur du riz qui venait de la cuisine, quand elle se levait le matin. Sa mère partait cinq minutes avant que Miharu ne se lève, et donc, elle sentait l'odeur du riz qui était en train de cuir. Après ça, elle se levait, allait prendre sa douche, et s'habillait, puis elle prenait son déjeuner avant de partir, tout en laissant un petit mot à sa mère , genre " J'espère que tu as passé une bonne journée. Je t'aime, Miharu".
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Suzumura KaoruMessages : 57
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MessageSujet: Re: La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru]   La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru] Icon_minitimeJeu 19 Aoû - 16:35

Cette situation la mettait sincèrement mal à l'aise. Elle qui avait son rythme de vie bien tranquille et organisé ... Lever très matinal, préparation rapide, la douche étant prise le soir, passage furtif dans les cuisines sans cacher un gros espoir d'y croiser Ryuhei, bien que cela n'arrive qu'une fois tous les trois ou quatre mois. Engloutissement du petit en-cas matinal qui suffisait à satisfaire l'estomac de la jeune fille, sur le chemin de la plage. Et, une fois que ses pieds foulaient le sable encore frais du fait qu'il était encore tôt, elle se dirigeait vers sa petite cachette paisible, un espèce de creux dans une sorte de minuscule bosquet de hauts buissons qui poussaient près des dunes. Là elle s'installait confortablement en tailleur sur le sable, ouvrait son petit carnet à spirales et posait son stylo dessus. Ensuite elle sortait délicatement sa guitare de son étui de cuir, et commençait par l'accorder. Puis elle faisait glisser ses doigts sur les cordes, l'instrument laissant alors s'échapper une douche mélodie que les doigts de Kaoru connaissait par coeur. Elle démarrait toujours par l'une de ses compositions, et si le coeur lui en disait elle se lançait dans une ou deux improvisations.
Puis vers les douze coups de midi, la nippone rentrait au bercail, et passait cette fois par la porte de service car à cette heure-ci il y avait toujours du monde. Parfois elle anticipait et s'amenait à manger, parfois elle prenait son courage à deux mains et tentait une approche au combini. A cette heure-ci il faisait chaud et les gens restaient chez eux, préférant venir faire leurs emplettes après le repas.
Une fois son déjeuner englouti elle retournait à la plage. Elle faisait parfois une courte sieste, à l'ombre de ses buissons. Elle passait l'après-midi à la plage, et une fois que les touristes diminuaient, elle se rendait au bord de l'eau, soulevait sa longue jupe et trempait ses jambes jusqu'aux chevilles ou aux genoux dans l'eau fraîche.
Et vers vingt heures, elle rentrait à l'auberge. Elle mangeait après tout le monde, et montait directement se coucher. Certains pourraient trouver son quotidien particulièrement monotone, mais Kaoru s'y complaisait.

Mais ce matin, son petit train-train avait été passablement bouleversé par la décision anodine d'une élève en vacances à Naha. Comme quoi les choix des autres pouvaient toujours influencer sur la vie de certains ... Ce simple croisement entre les deux filles dans les cuisines de Naha avait suffi à lui fair tourner la tête. Elle parlait si peu, elle avait si peur des gens ... Et deux fois d'affilée, elle se retrouvait confrontée à des situations embarrassantes où elle se retrouvait obligée d'ouvrir la bouche. La première fois, pour rassurer du mieux qu'elle pouvait une blessée. La seconde, car elle redoutait amèrement de la réaction que pourrait avoir la dénommée Suzuki. Après tout elle ne la connaissait ni d'Adam ni d'Eve et ne pouvait pas anticiper sa réaction face à ce mutisme avec précision. Elle avait donc préféré prendre sur elle et faire un effort pour dire quelque chose et ne pas agacer davantage son interlocutrice. Cependant ça lui avait coûté cher de prendre sur elle ainsi.
A ces paroles franchement hésitantes, Suzuki avait simplement répondu qu'elle avait proposé ça parce qu'elle était toute seule. Si elle savait ... La solitude était son quotidien et à franc parler, elle le vivait très bien. L'autre ajouta qu'elle allait y aller maintenant. Kaoru n'y voyait aucun inconvénient, elle pourrait enfin démarrer sa journée une fois qu'elle serait partie au combini acheter son fameux bentô. Il lui semblait que c'était ce qu'elle voulait pour son petit-déj' non ? Elle hocha donc la tête et la jeune femme se mit en route vers la sortie de la cuisine.

Kaoru se retourna, un peu trop vivement sans doute. Sa tête lui tournait déjà depuis un moment et elle bascula en avant. Ses jambes, ne la portant plus, se dérobèrent et elle s'effondra sur le sol. En vérité elle n'avait rien avalé la veille au repas du soir, encore bouleversée de sa rencontre avec Lim Soo Ji. Elle avait dû lui parler pour la rassurer, prendre le téléphone de cette dernière car elle-même n'en possédait pas afin d'appeler les secours, expliquer clairement la situation en essayant de bafouiller le moins possible. Puis elle avait dû rester avec eux, car elle était la seule témoin de l'accident. Cela avait été une longue et éprouvante journée pour elle. Et son corps n'avait pas apprécié qu'elle saute un repas. Manquant sans doute de glucides, sa petite chute à même le sol était donc largement justifiée.
Heureusement pour elle, elle avait eu le bon réflexe de mettre ses mains en avant et sa tête n'avait pas percuté le carrelage. Mais elle resta allongée, la tête lui tournant un peu trop pour esquisser un mouvement brusque. Mais avec le bruit sourd qu'avait provoqué son corps au contact du sol, elle avait dû alerter Suzuki qui revenait à présent vers elle.

Kaoru ▬ « Gnn- ... »
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Suzuki MiharuMessages : 123
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MessageSujet: Re: La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru]   La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru] Icon_minitimeDim 22 Aoû - 16:43

    Tout le monde avait ses habitudes ici, mais elles différaient franchement de celle qu'on avait dans la capitale.
    Miharu n'avait pas le même train de vie, ici, elle se sentait plus libre de faire ce qu'elle voulait, elle prenait tout son temps, se levait tard, se couchait à pas d'heures, et pouvait passer sa journée à flaner, à visiter les rues, elle se promenait pour prendre en photo de magnifiques endroits, elle pouvait se baigner, et elle pouvait aller au parc pour écouter sa musique et écrire dans son journal intime.
    A Tokyo, elle se levait, prenait son petit déjeuner, et allait s'habiller avant de descendre en courant du petit appartement qu'elle partageait avec sa mère, puis elle marchait pendant 10 minutes jusqu'à la station et prenait le métro , avec les vieux pervers aigris en manque de filles, et de sexe aussi. Elle s'asseyait dès qu'une place se libérer, ici , elle pouvait éviter les pelotages et ce qui s'en suivait, mais si il y avait une vieille personne, elle laissait volontier sa place, on connaissait tous le respect qu'avaient les japonais envers les personnes plus âgées et mieux placées dans la société.
    Ensuite, elle s'arrêtait au troisième arrêt, et elle descendait, afin de gagner le lycée à pied, et elle croisait de nombreux élèves en uniformes, qui allaient dans les autres lycées du quartier. Elle voyait ses groupes de filles en train de parler de Johnny's, de maquillage, et de série télé, des trucs bateaux en somme.
    Bref. Elle avait la vie d'une lycéenne normale, une vie normale, qui consistait à passer des test et à bosser chez soi , puis de passer les examens d'entrée à l'université, afin de ne pas avoir un métier pourri comme facteur, ou caissier dans un combini. Et oui, la vie des étudiants, c'était ça, et c'était pour tout le monde pareil, les entrées à l'université étaient tellement sélectives qu'il fallait se donner corps et âme pour avoir une vie stable, un mari, des enfants et une grande maison.
    Que voulait Miharu ? Elle avait toujours eu une jeunesse instable, elle avait habité avec sa mère et son père, puis sa mère et son oncle, et puis après, elle s'était installée avec sa mère définitivement. Puis aujourd'hui, elle ne savait pas ce qu'elle voulait faire. Continuer ses études ? Aider sa mère pour gagner sa vie plus rapidement et l'aider avec ses problèmes d'argent ?

    Ici elle n'avait pas une vie toute tracée, et tant qu'elle était sur cette île elle en profitait. Elle faisait connaissance avec des gens, elle s'éloignait d'autres personnes..
    Et là , elle rencontrait Kaoru, une fille qu'elle n'avait jamais vu avant sur l'île, une fille qui avait peur , elle ne savait pas de quoi , mais cela se voyait sur son visage, un visage blanc, des mains et la voix tremblante, un regard fuyant..Miharu avait connu ça plus tôt, dans sa jeunesse, au début de son adolescence, elle avait peur des gens, elle baissait tout le temps les yeux de peur de se faire agresser dans la rue, elle avait peur des hommes plus âgés, de ses profs qui regardaient un peu trop les élèves, des garçons de sa classe, qui parfois, allaient trop loin avec leurs blagues salaces. Tout allait mieux depuis quelques temps, sa mère l'avait aidé, elle avait rencontré des gens, Jae Won, qui avait une maladie, elle riait plus ici que là bas à Tokyo, elle se sentait plus libre, elle avait moins peur ici. Les gens d'ici n'avaient pas ce regard froid qu'avaient les gens de la capitale, ils étaient bruyants mais drôles, ils étaient moins stressés et surtout plus sympathiques.

    Sur ces pensées, Miharu s'apprêta donc à sortir de l'auberge, quand elle entendit un bruit qui avait retentit dans son dos. Comme quelqu'un qui tombait..Quelqu'un ?

    Kaoru ▬ « Gnn- ... »


    Miharu fît volte face pour retrouver Kaoru , allongée la tête en avant vers le sol..Mais qu'est ce qu'elle avait ? Miharu s'approcha rapidement et se baissa vers Kaoru avant de poser une main sur son épaule .


    - Kaoru ? Kaoru est-ce que ca va ?


    Miharu la secoua suffisamment pour avoir une réaction. Puis elle passa son bras sous celui de Kaoru avant de l'aider à se relever.

    - Je vais t'accompagner chez le médecin..
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Suzumura KaoruMessages : 57
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MessageSujet: Re: La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru]   La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru] Icon_minitimeDim 22 Aoû - 17:55

Tout s'était déroulé si vite. Cette rencontre avait engendré des conséquences notables. Il y a encore quelques minutes, Kaoru se tenait encore adossée au mur, tremblant comme une feuille. Fixant désespérément son interlocutrice en priant silencieusement pour qu'elle se taise et la laisse en paix. Mais il n'en avait pas été le cas, elle avait sans doute pensé la rassurer en la noyant de questions, mais le résultat avait été l'effet inverse. Plus on lui parlait, plus elle se raidissait. Elle se souvint avoir eu envie de se recroqueviller sur elle-même lorsque Miharu lui parlait, telle une enfant apeurée. C'était tellement puéril comme réaction, mais elle ne parvenait pas à lutter contre cet énorme pincement au coeur qu'elle ressentait à la vue des gens.
Au fond d'elle, peut-être que cette agoraphobie qui avait nacquis en elle venait de l'abandon par ses parents, des années plus tôt. Comment pouvait-on humainement tolérer ce genre d'attitude ?? Cela traumatisait à vie, et Kaoru en était la preuve vivante. Encore, quand on avait que quelques mois de vie, on ne se souvenait pas vraiment de notre vie avec nos parents biologiques, mais mince, Kaoru avait six ans quand ses géniteurs l'ont laissée plantée là, à Okinawa ! Elle avait du vécu avec eux, les journées à la plage, les virées au parc en bas de leur appartement où sa maman ne se lassait pas d'admirer son enfant gesticuler dans le bac de sable et grimper comme un petit singe sur le toboggan ... Malheureusement pour eux, ces souvenirs existaient en elle, et ne se périmeraient jamais. Et y repenser la tuait à petit feu.

Sans doute se disait-elle que si ses propres parents pouvaient la laisser tomber du jour au lendemain, sans signes avant-coureurs, c'était que n'importe qui pouvait faire de même. Elle s'était dit qu'elle ne pouvait plus se permettre d'accorder sa confiance aux gens, et à force de se renfermer sur elle-même et de refuser de s'adresser aux autres, même pour aller acheter des gâteaux au combini, elle s'était créé toute seule une peur violente, mais totalement psychologique. Elle ne pouvait que supposer, refusant de pied ferme d'aller voir un quelconque spécialiste. Et comme Kimiko se fichait un peu du sort de la demoiselle, tant qu'elle ne mourrait pas de faim dans la rue, elle ne l'y avait jamais contrainte. En fait si ça se trouvait sa peur maladive était largement guérissable, il suffisait juste qu'elle puisse se rendre compte que les gens autour d'elle n'étaient pas tous des monstres sans coeur comme ses géniteurs. Et encore elle ne connaissait nullement les raisons qui les avaient poussé à faire un tel acte.

Désormais elle avait la tête contre le sol frais. Enfin la chaleur de son corps était en train de réchauffer la partie qu'elle occupait. Depuis combien de temps était-elle allongée par terre ainsi ? Elle n'en savait fichtre rien. Tout ce qu'elle pouvait en dire, c'était qu'elle avait une migraine épouvantable et que la chute lui laisserait sans doute quelques légers hématomes. Elle avait la peau claire, et les plaies et bleus étaient aisément visibles dessus. Elle entendit alors de vagues bruits de pas. Qui était-ce ? Elle comprit qu'on disait son prénom, plusieurs fois. Mais elle ne faisait pas franchement attention à ce qui se passait autour d'elle. Elle n'avait pas identifié Miharu qui avait fait volte face pour venir voir ce qui se passait. Elle ne saisissait pas qu'elle lui demandait si tout allait bien. C'était le brouillard complet, elle avait faim, et elle avait envie de dormir. Qui plus est elle se faisait secouer comme un prunier, comme si sa migraine n'était pas suffisante. Mais soudain, elle décela parmi le brouhaha emmêlé de mots un qu'elle n'appréciait pas, mais alors pas du tout : médecin. Elle qui jusque là n'avait fait aucun effort pour écouter ce qu'on lui disait ouvrit brutalement les yeux. Elle n'aurait pas dû, sa vue était brouillée et ce flot de couleurs vives droit dans ses yeux accentuait son tournis. Lorsque ses pupilles s'habituèrent enfin à la pâle lumière de la cuisine, Kaoru put reconnaître les traits du visage de Suzuki, la fille qui lui était rentrée dedans un peu plus tôt.
Elle se redressa un peu pour s'accouder, se renfrogna, et pour la première fois depuis très longtemps, elle hurla :

Kaoru ▬ « Ne m'emmène pas chez le médecin !!! »

Les traits de son visages étaient plus tirés. L'effroi avait laissé place à une sorte d'appréhension. Les médecins lui faisaient peur, avec leur diagnostics bizarres. Aussi agoraphobe qu'elle était, et aussi faible qu'elle l'était en ce moment même aussi, elle puiserait dans le peu de force qui lui restait pour se débattre fermement si l'autre décidait de l'y conduire quand même. Lorsqu'on parlait de docteurs, elle pensait tout de suite aux psys et aux questions qu'on lui poserait, avant de conclure qu'elle était folle. Elle se braquait alors, et changeait d'attitude du tout au tout. Il était clair qu'elle avait soudainement du répondant quand on la titillait avec ça !
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Suzuki MiharuMessages : 123
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MessageSujet: Re: La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru]   La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru] Icon_minitimeMar 24 Aoû - 0:22

    Cela faisait au moins cinq bonnes minutes que Kaoru était tombée dans les vapes, Miharu essayait de la secouer, pour la réveiller, mais rien n'y faisait. Elle avait eu envie d'aller chercher un verre d'eau dans la cuisine pour réveillée la jeune fille. Délicate ? Oh non, pas du tout, Miharu n'était pas délicate..Enfin cela dépendait des moments, elle pouvait être la fille la plus gentille au monde, avec ses amis, et la fille la plus indélicate qui soit avec les gens qu'elle ne connaissait que comme ça..En même temps, elle n'allait pas lui susurrer à l'oreille pour qu'elle se réveille..Les gens dans les vapes se réveillaient " difficilement" avec cette méthode..
    Finalement, Kaoru se réveilla, encore un peu troublée à cause du choc..Elle se releva doucement, et en chancelant, heureusement que Miharu la retenait, sinon elle aurait piqué du nez une seconde fois . Miharu vît le visage tuméfié de Kaoru, la jeune fille avait une énorme bosse sur le front qui devait lui faire vraiment mal..Et encore une bosse ! Aujourd'hui, ca devait être la Sainte-Kaoru et la Sainte-Miharu , elles passaient une journée pourrie.. Enfin, pour Miharu c'était le cas, elle avait du aidé une jeune fille qui venait de tomber dans les pommes, mais pour Kaoru ca devait être la même chose, parce que c'était elle, qui venait de tomber dans les pommes..

    Bref. En voyant l'état de sa camarade, Miharu eu l'idée de l'emmener chez le docteur..Elle aurait mieux fait de se taire. Miharu sursauta, un cri venait de retentir dans la cuisine..Et il venait de Kaoru.

    Kaoru ▬ « Ne m'emmène pas chez le médecin !!! »

    Pourquoi diable avait-elle crier comme ça ? Elle avait peur d'aller chez le médecin ? Pourtant, elle avait bien besoin d'y aller, avec tous ses bleus et sa mauvaise santé..Et elle avait peut-être besoin de sucres , ou son taux de stress était trop important..
    Miharu ne réagit pas tout de suite. Kaoru devait avoir un problème. Même les enfants de 10 ans pouvaient aller chez le docteur sans avoir peur !
    Peut-être avait-elle été abusée quand elle était plus petite, comme l'avait été Miharu..Et dans ce cas là , elle comprenait totalement, car elle même vivait dans une peur permanente depuis son viol. Et même, elle ne regardait plus les gens dans les yeux..Elle avait trouvé du courage grâce à sa mère, mais si elle n'avait pas été là , le résultat aurait été très désastreux, comment aurait-elle finie ? Elle aurait dû vivre avec son père , qui était alcoolique et violent ? Elle aurait été placée en famille d'accueil, ou dans un orphelinat ? Ou alors elle aurait été dans un foyer pour jeunes filles..Si sa mère n'avait pas été là..Elle serait sûrement..morte, peut-être pas physiquement, mais elle le serait mentalement.
    Miharu compris finalement. Pourquoi s'était-elle embrouillée avec sa mère parce qu'elle avait trouvé le bonheur ? Il fallait qu'elle mette sa peur de côté, qu'elle puisse être courageuse pour le bonheur de sa famille..Elle passerait peut-être de bons moments..Ou alors peut-être que la cohabitation avec le petit ami de sa mère, si il en était question, serait un désastre. Mais elle essayerait de faire de son mieux pour la soutenir, pour la défendre et l'encourager. Miharu avait pris de l'assurance depuis son adolescence, elle avait bien grandit. Même sa grand mère le sentait, elle n'appelait plus Miharu " ma chérie " , mais "ma petite fille" , elle ne lui pinçait plus les joues comme elle le faisait dans le passé. Elles avaient des discussions d'adultes..Enfin, 'd'adultes" , si on pouvait appeler ça comme ca.

    Miharu avait envie d'aider Kaoru, elle voulait savoir pourquoi elle était paniquée, elle voulait savoir si elle avait vécue la même chose. Elle était sûrement trop curieuse, et Kaoru s'emporterait sûrement, mais elle voulait courir le risque..Si elle était dans le même cas qu'elle, elles pouvaient s'épauler..Où si ca se trouve, ce n'était même pas ça du tout , et Kaoru n'était peut-être pas de bonne humeur ce jour là..Ahlala. Miharu aurait dû aller directement acheter son bentô plutôt que de s'arrêter à la cuisine. Elle s'était embarquée dans quelque chose de compliqué, elle le sentait. En plus, aujourd'hui , sa mère téléphonerait sûrement..Drôle de journée en perspective.

    Bref, Miharu n'avait toujours pas lâchée Kaoru, mais par contre, elle la regarda dans les yeux.

    - Je ne veux pas être trop curieuse ou quoi que ce soit..Mais t'a vécue quelque chose de bizarre avec un médecin ? Je serais là..Si il te fait quelque chose, je te défendrais d'accord ? ...Je sais ce que c'est de vivre dans la peur...Dit-elle avant de s'arrêter - ..Je ne sais même pas si c'est ce que tu ressens vraiment, tu es une énigme..
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Suzumura KaoruMessages : 57
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MessageSujet: Re: La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru]   La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru] Icon_minitimeMar 24 Aoû - 13:42

Miharu avait eu peur lorsque Kaoru avait crié. Pas étonnant, elle qui jusque là se contentait d'aligner difficilement trois mots, le tout en tremblant comme une feuille ... Tant d'assurance d'un coup, et de puissance dans sa voix, ça avait de quoi déstabiliser quelqu'un qui ne la connaissait pas !
Du plus loin qu'elle se souvenait, Kaoru n'avait pas le souvenir d'avoir crié une seule foi dans sa vie. En même temps, avec le peu de monde qu'elle fréquentait, difficile d'avoir à déverser sa colère sur quelqu'un. Mais même quand Yue devenait méchant avec elle, elle n'avait jamais haussé la voix. Autant dire qu'au final en hurlant ne pas vouloir aller chez le médecin, elle s'était également surprise elle-même. Sa voix, si peu utilisée, était relativement rauque, et poussée dans les aigus d'un cri la rendait encore plus caverneuse.

Miharu ne l'avait pas lâchée. Dans un sens, elle pourrait l'en remercier, car elle lui permettait de se tenir plus ou moins droite. Elle semblait plongée en gr ande réflexion, avec ses sourcils froncés et son regards perdu dans le vague. Ca la rendait plutôt attendrissante ce visage mine de rien.
Kaoru profita de ce laps de temps de silence pour faire l'état de ses blessures. Elle sentait depuis un moment une douleur lancinante au niveau du front, alors elle décida de passer sa main vers l'endroit en question, et elle put constater qu'une vilaine bosse avait déjà fait son apparition. C'est malin, Kimiko allait poser des questions ... La jeune nippone ne portait pas la frange et cette fichue bosse était plantée en plein milieu de son front ! Ah la barbe.
Ensuite, elle osa jeter un oeil à ses jambes. Un léger hématome bleuté sur le genou gauche, elle s'en sortait bien. D'ailleurs, comment s'était-elle fait cette bosse au front alors qu'elle avait plongé les mains en avant pour protéger sa tête justement ? Sans doute les avait-elle retiré à un moment donné et elle ne s'en souvenait pas.

Et puis Miharu se lança dans une tirade étrange. Un médecin qui lui aurait fait des choses bizarres ? Si Kaoru avait l'esprit tourné comme la plupart des adolescents de son âge, elle aurait pu rire jaune, et répliquer qu'elle regardait trop de films ou un truc du genre ... Mais voyez-vous Kaoru n'avait jamais entendu parler de viols et compagnie, elle ne regardait pas la télévision, ne suivait pas les informations. Les abus sexuels elle avait dû vaguement en entendre parler mais ça ne lui reviendrait pas comme ça.
Mais du coup elle avait bien peur de ne pas avoir trop saisi la question. Kaoru était extrêmement naïve, et c'était un peu comme si elle vivait dans un autre monde. Ou plutôt une bulle, une bulle où il n'y a qu'elle, sa guitare et ses chansons. Le monde alentour n'existe pas dans sa bulle.
Elle disait qu'elle serait là, et qu'elle savait ce qu'était vivre dans la peur. Ce fut une phrase qui interpella la nippone.

Kaoru ▬ « A-ano ... Il t'es arrivé qu-quelque chose d-de grave ? »

Une fois l'orage passé, ses bégaiements maladroits reprenaient leurs droits. Si Miharu avait subi une chose grave et inoubliable, c'était peut-être ça qui la rendait si acide. Kaoru avait tellement été emportée par la curiosité -pour une fois, qu'elle en avait oublié de répondre aux inquiétudes justifiées de la jeune femme et qu'elle risquait de passer pour impolie. Mais de toute façon, elle ne se sentait nullement capable d'expliquer ce qu'elle ressentait à cette inconnue. Qu'elle lui doive une fière chandelle ou non. Elle préférait de loin s'intéresser à la vie des autres plutôt que de s'épancher sur la sienne. Et puis après tout, c'était un bon début pour se sociabiliser, n'est-ce pas ?
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Suzuki MiharuMessages : 123
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MessageSujet: Re: La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru]   La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru] Icon_minitimeSam 4 Sep - 15:16

    Miharu avait sortit cette tirade sans réfléchir, enfin si , elle avait réfléchit, mais pas suffisamment, sinon elle aurait deviné que Kaoru lui demanderait des explications. Ahah.


    Kaoru ▬ « A-ano ... Il t'es arrivé qu-quelque chose d-de grave ? »


    Miharu ne répondit pas tout de suite, après tout, elle ne voulait pas raconter sa vie, elle n'était pas là pour ça, et puis, Kaoru n'était même pas une amie, elle ne la connaissait ni d'Eve, ni d'Adam..Et déjà que Miharu avait du mal à se confier à ses amis, se confier à des gens comme ca, c'était impensable. Et c'était pareil pour tout le monde ! On ne savait pas de quoi la vie était faite, et la plupart des gens vivaient dans la méfiance en permanence, comme Miharu.
    Quand elle passait dans la rue, elle marchait vite, tête baissée, et ne passait pas son temps à regarder les autres. De toute façon, les gens qui se sentaient observés dans la rue agissaient bizarrement, soit ils prenaient peurs, soient ils s'énervaient et balançaient des réflexions.
    Miharu n'aimait pas être observée et elle n'observait pas les autres, comme ça il n'y avait aucun problème, quand elle ne regardait pas les autres, elle n'attirait pas l'attention..Enfin comment expliquer ? Quand on regarde quelqu'un avec un regard trop insistant, celui-ci ne peut que le remarquer et fixer en retour..Compliquée la Miharu ? Non, seulement un peu paranoïaque ! Il fallait qu'elle se calme un peu et qu'elle arrête de se méfier de tout le monde !

    Enfin bref. Pour elle, Kaoru était bizarre, vraiment étrange. Elle n'avait jamais vu quelqu'un balbutié comme ça, en disant une simple phrase, tout de même, Kaoru ne pouvait pas avoir peur de Miharu, elle qui paraissait gentille et brave aux premiers abords..Bon c'est vrai que quand elle s'énervait, Miharu pouvait faire peur, elle était très franche, car elle ne supportait plus les hypocrites. Elle en avait ras le bol. Sa franchise était peut-être un peu rude, mais c'était ça ou rien, après tout , elle n'agissait jamais comme ça pour rien. Elle savait être calme, posée et silencieuse. Mais d'un seul coup , elle pouvait se réveillé et tout envoyer valser. En bref il fallait se méfier d'elle. Imaginez si deux Miharu se retrouvaient face à face , enfermées dans une même pièce pendant une journée. Ca serait le carnage. En y réfléchissant bien, Miharu pourrait difficilement se supporter..Elle s'auto-frapperait. Son caractère pouvait énervé bien des gens..Mais elle n'était jamais jalouse, ni méchante gratuitement, elle savait être une bonne confidente...Bon, il était clair qu'elle ne respectait pas trop le " Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse"..Si quelqu'un lui parlait comme elle le faisait aux gens, elle n'aimerait pas ca du tout, et ne pourrait pas s'empêcher de se mettre en colère..

    Bref.
    Miharu regarda Kaoru dans les yeux avant de la lâcher, elle était sûre qu'elle pourrait tenir debout. C'était son problème si elle ne voulait pas aller chez le docteur pour se faire soigner, et s'évanouir dans une seconde..Avec le gros coquard qu'elle avait sur le front, c'était impossible de ne rien sentir, à par si elle était fichue comme Terminator.
    Miharu soupira.


    - Non, il ne m'est rien arrivé de grave. Je voulais juste m'assurer que rien ne t'étais arrivé à toi ! On dirait que tu as peur de moi..Pourtant je ne vais pas t'agresser tu sais..


    Miharu haussa les épaules. La seule personne qu'elle avait frappé cette année était Ikeda Namie. Comment avait-elle pu inventer un tel mensonge après tout ? Faire croire à son ex qu'elle était enceinte pour le récupérer..C'était immonde de faire ça.
    Miharu avait déjà du mal à se trouver un petit ami , aussi étrange qu'elle était, alors raconter tout ça , ca la dépassait complètement. Cette fille devait être une spécialiste pour sortir des mensonges de la sorte.


    - T'es sûre que t'arrivera à marcher ?
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Suzumura KaoruMessages : 57
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Suzumura Kaoru desu
MessageSujet: Re: La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru]   La nuit ne porte pas conseil..[Suzumura Kaoru] Icon_minitimeDim 5 Sep - 15:23

Elle prétextait qu'il ne lui était jamais rien arrivé. Elle mentait bien évidemment. Kaoru communiquait peu mais ne manquait pas d'observer les réactions d'autrui de loin. Après tout elle avait le temps d'étudier le genre humain, à sa façon, avec ses yeux d'adolescente encore un peu enfant dans sa tête. Elle n'allait pas au lycée, ne côtoyait personne de près. En ne nouant aucune relation avec les gens qui l'entouraient, elle pouvait rester objective, et comprendre le comportement des autres sans prendre parti. La seule personne avec qui son objectivité lui faisait défaut était Ryuhei. Il avait été le seul à ne pas la juger, de ce fait elle n'hésitait pas à venir le voir, discuter. Avec lui elle était différente. Il ne lui racontait pas grand-chose de sa vie mais il la faisait rire. Et ça lui suffisait. Ryu ne lui demandait aucun compte sur son passé, de toute manière il était plus ou moins informé par Kimiko. Quant à Kaoru, elle n'était pas plus intéressée que ça par le passé de son ami. La bonne humeur dont il faisait preuve avec elle lui convenait amplement. Mais avec lui, elle ne pouvait être objective. Elle réagirait avec impulsivité si l'on venait à importuner Ryuhei.

Mais Miharu, elle, mentait. Kaoru ne la connaissait nullement, et elle ne se risquerait pas à prendre des gants avec elle. Mais, prudente, car elle avait affaire à quelqu'un de relativement caractériel dont les réactions étaient plutôt imprévisibles, elle gardait ses commentaires et ses suppositions pour elle. Elle n'irait surtout pas dire quelque chose comme "pourquoi mens-tu ? A quoi bon cacher les choses si c'est pour que ça fasse plus mal ensuite ?" ... Si elle avait un peu plus confiance en elle et en les autres, elle aurait respiré un grand coup, et proposé à la jeune fille de lui raconter, si ça pouvait lui faire du bien. Mais Kaoru était loin d'être une bonne confidente, elle ne connaissait pas grand-chose à la vie et ne savait comment se comporter avec les gens de son âge. Elle n'aurait su dire non plus pourquoi Miharu se cachait derrière le mensonge. Elle n'imaginait même pas quel genre de traumatisme elle avait pu subir, aussi imaginative qu'elle soit. Pour tout avouer, Kaoru était sincèrement plus à l'aise avec sa guitare qu'avec un être humain.

Elle semblait s'inquiéter pour elle. Pourquoi ? Elle l'avait rencontrée par le plus grand des hasards ce matin même. En quoi Kaoru pouvait-elle susciter une quelconque importance aux yeux de son interlocutrice ? Peut-être était-ce des choses qui se faisaient naturellement. Angoisser lorsque quelqu'un tombait raide devant vous, se redressait brusquement pour hurler qu'il ne fallait pas l'emmener chez le médecin. Mais personne n'avait daigné un jour s'inquiéter pour Kaoru. Kimiko la laissait vivre, se souciant juste qu'elle vive à sa faim et qu'elle ne dorme pas sous un pont. Remarquez, si jamais un soir elle s'endormait sur la plage, s'en soucierait-elle vraiment ? Après tout elle n'était pas sa fille biologique, et se donner bonne conscience en l'hébergeant depuis treize ans semblait suffire à l'aubergiste. Kaoru, elle, avait fini par se dire qu'elle n'avait pas besoin de l'amour des autres, puisqu'elle vivait sans. Cependant ce petit pincement au coeur quand elle voyait une mère étreindre son enfant après lui avoir tartiné un tube de crème solaire sur le dos, un couple s'enlacer tendrement face au coucher du soleil, des enfants jouer bruyamment ... Il était toujours là. Souvent elle assistait à des scènes banales de la vie quotidienne, mais celle qui l'avait le plus marqué était celle qu'elle avait vue quelques jours plus tôt. Un garçon, une fille. Devant le coucher du soleil. Elle n'entendait pas leur conversation mais le jeune homme avait semblé fuir le regard de la demoiselle. Il avait des gestes maladroit, tandis qu'elle tentait de se rapprocher de lui. Recherchant comme de l'intimité. Finalement la fille avait été bien plus téméraire que le garçon.
Alors pourquoi se souciait-elle d'elle ?

Kaoru ▬ « Je vais bien. »

C'était comme ça qu'il fallait rassurer ceux qui s'inquiétaient. Kaoru ne put s'empêcher de ressentir une once de gratitude envers Miharu. Après tout, derrière son attitude froide et déstabilisante qu'elle avait eu depuis le début se cachait de la bonté. S'inquiéter pour une parfaite inconnue qui n'avait trouvé mieux que de se coller à un mur, tétanisée, tout en balbutiant quelques phrases maladroite, c'était un acte de bonté en soi aux yeux de la nippone. Miharu aurait très bien pu s'en ficher éperdument et s'en aller au combini comme elle l'avait prévu. Pourtant, même si elle avait à plusieurs reprises amorcé un mouvement en direction du hall de l'auberge, elle avait à chaque fois rebroussé chemin, pour s'assurer que tout allait bien. Alors, même si la jeune femme lui faisait un peu peur avec son regard glacial, ses phrases cassantes et tout le reste, elle lui était en quelque sorte reconnaissante.

Kaoru ▬ « Arigatô ... »

Effectivement, elle avait peur d'elle. Mais ce n'était pas d'elle en particulier, c'était en général. Mais comment l'expliquer clairement à Miharu alors qu'elle ne connaissait même pas la signification du mot "agoraphobe" ? Dire tout simplement qu'elle était très mal à l'aise en présence des gens, mais ça faisait quand même un peu décousu dans une conversation ... Enfin monologue serait plus approprié parce qu'au final à côté de ce que disait son interlocutrice les quelques mots de Kaoru passaient presque inarperçus.Elle choisit donc de ne rien avouer pour le moment à la jeune femme, si ça se trouvait elles ne se recroiseraient jamais. Mais peut-être changerait -elle d'opinion si elles étaient amenées à se revoir par le même hasard qu'était venue leur rencontre. Puis elle lui demanda si elle pourrait marcher.

Kaoru ▬ « Ca-ça ira, je te-te remercie. »

Elle lui adressa un sourire poli. Miharu allait sans doute s'éclipser pour aller acheter son petit-déjeuner, elle entendait déjà son ventre gargouiller. Quant à elle la faim se faisait également ressentir puisqu'elle était à jeun depuis la veille, midi, et qu'elle en avait fait un malaise.
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